« Réapprendre à sourire »

« Avec la possibilité de se remettre au travail le 11 mai, nos membres ont enfin une date ! » Président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, Laurent Terlinchamp appelle à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. « Nous avons vécu dans l’angoisse. Ce n’est de loin pas terminé, mais nous devons tous apprendre à nous réinventer. »

Se réinventer ? Concrètement, rien ne sera comme avant, du moins dans un premier temps. Il va falloir vivre avec et mettre en place un concept de protection dans chaque établissement pour accueillir moins de clients afin de respecter une distance de deux mètres entre chaque table à laquelle seuls quatre convives pourront prendre place, à l’exception des familles plus nombreuses avec leurs enfants.

« La bonne nouvelle est que les soutiens vont perdurer en matière de loyers à Genève. Cette aide ne concernait dans un premier temps que les baux commerciaux ne dépassant pas les 3500 francs. Le Conseil d’Etat a annoncé le jeudi 28 avril que les loyers d’établissements jusqu’à 7000 francs pourront être partagés entre le bailleur, l’Etat et le locataire sur une période de trois mois. Pour les loyers jusqu’à 10 000 francs, hors charges, l’aide est plafonnée à 7000 francs. » Cet arrangement, fruit d’un accord entre l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI), la Chambre genevoise immobilière (CGI) et l’Asloca Genève, doit faire l’objet d’une entente entre les parties (voir encadré). Autre soutien pour les patrons : une aide complémentaire accordée par l’Etat de Genève. Celle-ci peut aller jusqu’à 2560 francs par mois pour les employeur-euse-s ayant mis leur personnel à l’abri du chômage, en faisant notamment les démarches nécessaires pour obtenir des réductions d’horaire de travail (RHT). 

Vers une mutation
Dès le 11 mai, les tenanciers devront peut-être revoir leur concept, dédoubler les services, tabler sur une partie de leur chiffre d’affaires avec des convives présents dans l’établissement et l’autre avec des livraisons ou de la vente à l’emporter. Toutes les options sont possibles. Certains ne pourront peut-être pas rouvrir en raison de la configuration de leurs locaux. D’autres devront maintenir des employés en RHT. « Des inconnues demeurent en ce qui concerne l’attitude des clients et celle des collaborateurs qui préféreront rester à la maison. L’essentiel, toutefois, c’est de pouvoir redémarrer en respectant toutes les consignes en matière de respect des normes sanitaires », conclut Laurent Terlinchamp.

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