Cyril Déléaval: «Un site web doit être attractif et correctement référencé»

Technologie  
Alors que les clients suisses sont parmi les plus connectés au monde, les restaurants rechignent à soigner leur communication digitale. Cyril Déléaval, directeur de l’agence Web4, apporte son éclairage. 

A quoi s’attendent les internautes quand ils se rendent sur le site d’un restaurant?
Les clients veulent de plus en plus pouvoir connaître le plat du jour, les horaires et réserver en ligne, plutôt que de faire trois ou quatre restaurants pour se mettre d’accord avec leurs collègues. Dans une pause-déjeuner généralement courte, le temps est précieux et leur décision peut être accélérée. 

Comment se présentent les sites internet des cafetiers?
Encore trop souvent, comme les petites et moyennes entreprises, ils se contentent d’un joli site qui présente bien la structure. Les standards d’une vitrine en ligne comprennent toutefois bien plus que cela: une galerie photos de qualité, les horaires et surtout un bouton «click-to-call» pour faciliter les réservations. 

Aujourd’hui, peut-on faire l’économie d’un site?
Même pour un restaurateur établi à un carrefour, un site web est un investissement, incontournable – justement pour informer les clients des horaires d’ouverture et leur permettre de réserver à toute heure. La question d’une page Facebook ou d’un compte Instagram vient ensuite, tout comme l’envoi régulier d’une newsletter. Publier quotidiennement un plat du jour, de saison et varié, vaut la peine. Par contre, si le dernier message est daté du mois d’août, il fera fuir les clients.

Si le web est un outil, quelle est la méthode pour bien s’en servir?
Un site ou une page Facebook réclament du temps, c’est vrai, et, souvent, le directeur s’en occupe après tout le reste, à la fin du service. Pourtant, il faut considérer le site et l’établissement comme un tout: quand on change la carte dans les menus, on devrait aussi mettre à jour le site dans la foulée. Dans les restaurants familiaux, pourquoi ne pas confier la mission de l’animation d’un compte à un digital native, un jeune de moins de 25 ans? 

Comment faire pour que son site se distingue de la concurrence?
La différence passe par un travail sur la personnalisation de l’image et le référencement du site, deux paramètres cruciaux. Si un internaute tape, par exemple, «restaurant Neuchâtel», les résultats seront trop nombreux. Les requêtes ciblées au contraire, du type «meilleure fondue quartier XY» vont augmenter le pourcentage de visiteurs sur le site et potentiellement de clients dans le magasin. Quant aux images, elles doivent déclencher des émotions fortes. Il est aussi possible de réaliser des vidéos, qui projettent les clients dans l’ambiance de l’établissement et rendront le site attractif.

Vous mentionniez les newsletters, ou «infolettres», est-ce un moyen pertinent pour communiquer?
A l’époque du fax, les restaurateurs envoyaient leur menu aux entreprises pour qu’il soit affiché. Ce genre de mail générique atteint directement les clients. Envoyer son menu une fois par semaine est très bien, mais annoncer un événement tous les deux mois, c’est très bien aussi.

Propos recueillis 
par Benjamin Philippe