Amstein SA, la pionnière et qui le reste

L’époque actuelle met les association bières-mets à la mode. «Nous le pratiquons depuis 5 ans, déjà», explique Yann Amstein, directeur d’Amstein SA à St-Légier près de Vevey. «Même les pizzerias servent de la bière pendant les repas, maintenant. La maison Amstein en livre régulièrement en alternance avec le vin». La bière étant plus légère, le client peut en commander une deuxième. C’est un avantage par les temps qui courent.

Belle ambiance pour les 45 ans d’Amstein.

Amstein SA ne connaît pas la crise. C’est une pionnière et qui le reste. Elle fut fondée en 1973 par Jacques Amstein, le père de l’actuel directeur. Aujourd’hui, son réseau de distribution de bières importées du monde entier couvre densément toute la Suisse.

Respect du client

Amstein reste sévère avec les nouveaux prétendants, qui aimeraient faire partie de son assortiment de plus de 500 bières (et aussi de plus de 400 vins) dans son magasin cash & carry ouvert au public de St-Légier. Cette sévérité emporte le respect de sa clientèle, qui trouve ses choix respectables. Cela assoit la réputation de l’entreprise et lui donne un avantage concurrentiel.

«Mon père a été un pionnier. Il s’était lancé à l’époque avec Michel Vidoudez dans les accords mets-bières». Il y avait eu également une collaboration avec la célèbre confrérie des «nautes» lacustres des Pirates d’Ouchy. Yann Amstein avait dix-huit ans lors de la mise en place du concept. Ce sont des moments qui marquent la vie d’un jeune homme.

Vent en poupe

La bière a le vent en poupe dans notre pays. Il existe près de 1500 microbrasseries, alors que la France en compte dans les 1200. Même si les critères d’annonces obligatoires de l’activité de brasserie diffèrent d’un pays à l’autre, cela fait quand même une proportion considérable pour la Suisse. Mais le mouvement reflue. Vu le prix demandé pour une bouteille de bière artisanale de 33 cl, celle-ci a intérêt à dépasser la moyenne. Donc il y aura consolidation, dans les années à venir. Une vingtaine de petits brasseurs devraient sortir leur épingle du jeu, pendant que les autres devront se remettre sérieusement en question. Il y a déjà des fermetures en cours, même de micro-entreprises qui finissaient par brasser jusqu’à un millier d’hectolitres de bières, annuellement.

Bière de l’Abbaye

«Nous doublons notre chiffre d’affaires tous les 7 ans», constate Yann Amstein. «Et pourtant, il n’y a jamais eu autant de concurrence. Ce qui est décisif pour nous, c’est la liberté de choix».

Et l’avenir n’est pas bouché. Il y a de nouveaux projets. Comme la bière de l’Abbaye de Saint-Maurice. Ce sera la première du pays à brasser. Et ce sera une vraie abbaye. «Nous appuyons le projet. Ils ont une ferme, des céréales, il y aura plusieurs belles surprises». Et de se référer à la bière Trappiste, de l’Abbaye de Notre Dame de la Trappe de Normandie (A l’époque, la Normandie recouvrait également la Belgique).

Amstein SA vise également la Suisse alémanique. Elle a trois représentants Outre-Sarine, même si là-bas c’est plus difficile à cause de la tradition bavaroise des bières légères. Les goûts sont différents de ceux de la bière belge, plus dure, plus alcoolisée et très houblonnée. Depuis peu, l’entreprise salarie huit représentants en tout. «Nos affaires continuent d’augmenter. Nous avons 7000 clients en Suisse». Sans oublier les ventes en ligne. 

Rien ne se développe tout seul. La maison Amstein participe régulièrement au Comptoir d’Yverdon, au Festichoc de Versoix, au Gala Joe et à la Fête de la bière de Vevey, en cette fin de mois de mai. «A la Fête des Vignerons, nous serons distributeurs de la marque Cardinal sur un stand Amstein de 300 m2, tout en haut de la scène», conclut le directeur. 

Pascal Claivaz 

 http://www.amstein.ch