Lavures : comment les valoriser

En 2019, Transvoirie a collecté quelque 3470 tonnes de déchets alimentaires auprès de 1500 établissements sur sol genevois, soit près de 720 tonnes de plus que l’année précédente. Une augmentation liée au développement de la clientèle de l’entreprise et non à une croissance des reliquats par repas produit. « De ce point de vue, les professionnels de la restauration sont en progrès », se réjouit Mike Sebaut, responsable communication d’Helvetia Environnement qui chapeaute Transvoirie.

Ces matières sont traitées dans des unités de méthanisation situées pour un tiers sur le canton de Genève. Le reste est acheminé en terre vaudoise. En attendant le démarrage du projet « PôleBio » (un partenariat entre Helvetia Environnement et SIG), la collaboration avec des unités de traitement dans le canton de Vaud est pour l’heure la meilleure solution sur le plan environnemental, mais aussi technique.

Les restaurants payent entre CHF 30.- et CHF 35.- par bac 120 l. Ce tarif inclut la collecte des lavures, le lavage de bac et le traitement des matières.

Les déchets alimentaires sont stockés dans des bacs.

Biocarburant
Les véhicules du spécialiste du traitement des déchets roulent au biocarburant de seconde génération. « Nous le fabriquons dans notre usine d’Etoy (VD) à Leman Bio Energie. Il est produit à partir d’huiles végétales usagées que nous collectons chez les restaurateurs ! Ce biocarburant alimente notre flotte de véhicules, la filière est ainsi vertueuse ! », poursuit Mike Sebaut.

L’avantage de la méthanisation ? Elle permet d’extraire une partie de l’énergie contenue dans les déchets avant de les valoriser en agriculture. Par ailleurs, elle provoque moins de désagréments olfactifs sur le site. Composter ces matières est souvent source de nuisances difficilement maîtrisables, alors que la méthanisation permet de mieux gérer cela.

Trop d’indésirables
L’émergence d’applications comme Too Good To Go, dont la mission est de lutter contre le gaspillage alimentaire en proposant les invendus des commerces aux consommateurs, représente-t-elle une concurrence pour des entreprises comme Transvoirie ? « Nous sommes de fervents défenseurs de la réduction de la production de déchets à la source. Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit ! Ces applications n’ont, pour le moment, que peu d’effet sur les quantités. En effet, elles s’adressent au commerce de détail (boulangeries, traiteurs…). Ce sont des déchets qu’on ne retrouve plus dans les poubelles des entreprises ! », conclut Mike Sebaut.

Quant aux restaurants, ils sont invités à être plus soigneux dans leur processus de tri, car trop d’indésirables se retrouvent encore dans les bacs de lavures. Sans oublier les éléments compostables qui n’ont rien à faire avec les déchets et ne sont pas indiqués dans le traitement par méthanisation des lavures.

Manuella Magnin