Le salon a connu une hausse de 2.85% en 2017 avec plus de 80’200 visiteurs. Quels sont les défis d’un salon comme Habitat-Jardin?
Nous voulons proposer un produit qui corresponde à la demande des visiteurs, majoritairement propriétaires et futurs propriétaires, qui leur permette de trouver les solutions à leurs projets et à leurs problématiques. Le salon est aussi l’occasion pour les exposants de développer des opportunités commerciales.
Nous nous efforçons de suivre l’évolution des marchés présents sur le salon et par exemple nous avons repensé la localisation du secteur cheminée en le déplaçant dans l’espace dédié aux agencements intérieurs proches des cuisines et salles de bains. En offrant cette meilleure visibilité, nous faisons notre possible pour dynamiser ce marché via les visites du salon.
Habitat-Jardin rayonne-t-il
partout en Suisse?
Aucun autre salon en Suisse ne réunit les aménagements intérieurs et extérieurs de manière aussi complète, cette offre pour le grand public est unique en Suisse. Au niveau du développement, des mesures réglementaires (Lex Weber, aménagement du territoire) freinent la construction et vont à l’encontre de l’accès la propriété, notamment en voulant concentrer la population au sein des agglomérations. Nous avons développé la communication à l’échelle romande permettant d’accueillir des visiteurs venant de l’ensemble de cette région. Depuis 3 ou 4 ans, le visitorat d’Habitat Jardin s’est étendu à toute la Romandie, vers les campagnes. Sur Vaud par exemple, la provenance des visiteurs a basculé d’une majorité citadine à des visiteurs hors Lausanne, correspondant à la réalité du développement immobilier en périphérie urbaine. Les prix des terrains pousse les acheteurs vers la périphérie, comme Payerne ou Orbe.
Les exposants d’Europe ont-ils compris le potentiel de ce salon pour développer le marché suisse?
Les grandes marques sont présentes (p.ex. en électroménager), car ces multinationales ont un siège et du personnel en Suisse. Je considère toutefois que nous avons un rôle à jouer auprès des acteurs locaux romands. La proximité entre l’exposant et le visiteur le rassurera quant au service après-vente et sur les standards de qualités pratiqués. Nous désirons véritablement contribuer humblement à un certain dynamisme économique local.
Pour certains, le prix est déterminant, parfois aux dépend de la qualité. Sur le salon, les visiteurs trouveront une offre complémentaire, diversifiée et qualitative, leur permettant d’investir dans des produits en adéquation avec leurs besoins.
Habitat-Jardin accueille les Design Days, comment est née cette nouvelle alliance?
Déjà partenaires depuis quelques années, lorsque les Design Days s’organisaient entre Renens et Genève, nous avons compris en discutant avec l’Association Design Days qu’une collaboration dans la complémentarité était profitable pour tous. Développer le secteur du meuble sur Habitat Jardin nous permet d’étendre l’offre à l’ensemble des visiteurs et potentiellement acquérir de nouveaux visiteurs. Pour les exposants des Design Days, le salon est l’occasion pour ces créateurs et marchands locaux de présenter leurs produits, de les confronter avec un plus large public. Cela dit, l’image exclusive et chère du design réservé aux initiés est un peu faussée. Le design peut être accessible à tout le monde, c’est une affaire de goûts et de couleurs.
Un aperçu du programme
de cette année?
Habitat-Jardin joue avant tout un rôle économique, avec la volonté d’être utile. Immo Expo ne sera pas reconduit, le salon ne répondant visiblement pas aux besoins de ce secteur. Toutefois quelques agences seront présentes.
Côté animations, nous proposons chaque année un contenu non-commercial sous la forme d’expositions spéciales. Cette année, Habitat-Jardin accueille notamment Lausanne Jardins 2019. 150 projets de jardins éphémères issus d’un concours international seront présentés, dont les 30 lauréats qui verront leur projet réalisé en 2019 en ville de Lausanne. Parallèlement, pour marquer le coup, l’association Jardins urbains, promotrice de Lausanne Jardins, réalisera une installation spectaculaire: la Tour de Terre.
Nous voulons aussi donner une visibilité aux métiers et à la formation, avec deux concours d’apprentis, les paysagistes, puis les métiers du bois dont les qualifiés iront au championnat suisse en septembre à Berne. Nous collaborons aussi avec la SIA, la FVE, Lignum et Jardin Suisse, dans l’organisation d’un après-midi dédié aux professionnels de la construction et propice aux échanges. Il y aura une douzaine de conférences sur des problématiques concrètes et pragmatiques qui touchent les entrepreneurs, les paysagistes et les architectes. L’après-midi se terminera en plenum par l’intervention d’une personnalité «surprise» reconnue dans le milieu professionnel.
Sandy Métrailler