Rosé, la couleur de l’été

5.jpg

Longtemps éclipsé par le blanc et le rouge, le rosé s’est imposé par son goût fruité sur les tables estivales.

Depuis 20 ans, le rosé fait l’objet d’un profond engouement en Suisse et ailleurs. Le nouveau monde viticole s’est même lancé dans la production, après avoir longtemps ignoré cette catégorie. Dans les années 1990, le vin rosé est même devenu le plus apprécié de France après le rouge. En 2013, elle a dépassé pour la première fois chez nos voisins les 30% de vin consommé. Prisé en Espagne, où il représente 19% du vin bu, il rencontre un franc succès au Portugal et aux Pays-Bas, avec 15%. Aux Pays-Bas, la proportion s’explique par un goût pour les produits moins nourrissants. En Suisse aussi, le rosé a la cote. De 2007 à 2011, sa consommation a progressé de 23,81% et elle devrait à nouveau progresser de 8,49% entre 2012 et 2016. Actuellement, 
l’Œil-de-perdrix représente plus de la moitié de la production de Pinot noir à Neuchâtel. Mieux, près d’une bouteille de rosé achetée sur deux est suisse. Suivant cette évolution, le Château d’Auvernier a doublé sa production d’Œil-de-Perdrix sur les 35 dernières années. En Suisse alémanique, le rosé est un produit de niche, qui a du succès par effet de mode. 

Des notes fruitées pour tous les mets
La situation diffère en Suisse romande, où l’attachement au terroir est fort et la culture viticole, vivace. Ce sont les jeunes qui plébiscitent le rosé, au détriment du vin blanc. La génération des 18-30 ans opte facilement pour du rosé lors de fêtes. Le phénomène est assez récent: lors des fêtes des vendanges à Neuchâtel, il se vendait une bouteille de rosé pour deux de blanc, il y a 20 ans. La proportion s’est inversée.
La force du rosé est d’être un vin polyvalent, qui convient à tous les contextes et toutes les cuisines. Il rassemble aussi bien les partisans de l’apéritif prolongé que les abonnés aux repas d’affaires. Que ce soit pour un pique-nique, au printemps et en été, ou bien en station, l’hiver, le rosé a un côté convivial et fruité qui plaît aux femmes comme aux hommes. Il ravit les amateurs de poisson ou de fruits de mer et les amateurs de viande et de gibier à plumes. «C’est le rosé qui accompagne le mieux les cuisines asiatiques», affirme Thierry Grosjean. «Il supportera un plat trop relevé, et, si le plat n’est pas assez épicé, le vin le renforcera».

Benjamin Philippe