Selon cette étude, seuls les contenants sont en cause, et non les boissons. Cette quantité augmente d’ailleurs sensiblement lorsque les consommateurs ouvrent plusieurs fois les bouteilles, en raison de l’usure du bouchon. Les auteurs de cette recherche s’inquiètent des possibles conséquences sanitaires de ces nanoparticules, 10 000 fois plus petites qu’un cheveu, présentes très vraisemblablement dans toutes les boissons vendues dans des contenants en plastique.
« Nous avons peu d’études qui permettent d’établir un lien entre la présence de microplastiques et un impact sur la santé. Mais on sait que les nanoparticules sont susceptibles de migrer dans le corps humain en franchissant les barrières physiologiques », constate, Stephen Kerckhove, le directeur de l’association.
Le plastique omniprésent
La communauté scientifique étudie les microplastiques depuis une vingtaine d’années. C’est Richard Thompson, un scientifique marin de l’université de Plymouth, qui a inventé le terme « microplastique » en 2004, après en avoir découvert de grandes quantités sur les plages de son pays. On sait désormais qu’il y en a partout, dans le sol, les eaux, et même en suspension dans l’air, du fond de la fosse des Mariannes au sommet du mont Everest. On les trouve aussi dans tous nos aliments, ainsi que dans toutes nos boissons.
Quels effets pour la santé ?
Il est très difficile de mesurer les éventuels effets néfastes des plastiques sur les humains. Aucune étude épidémiologique n’a permis d’établir un lien avéré entre l’ingestion de microplastiques et d’éventuels effets sur la santé. On les soupçonne cependant de favoriser les maladies pulmonaires, voire certains cancers, notamment. Sans pouvoir prouver un lien de cause à effet, des toxicologues britanniques ont constaté jusqu’à dix fois plus de plastiques dans les cerveaux prélevés sur des personnes décédées de démence, que dans ceux de patients ayant succombé à d’autres pathologies.
Sortir de l’ère du plastique n’est pas envisageable à court ou moyen terme. Mais, ne fut-ce que par prudence, les consommateurs, ainsi que les restaurateurs, peuvent déjà, dans la mesure du possible, commencer par mieux sélectionner leurs produits alimentaires, ainsi que leurs boissons, selon leur emballage ou contenant.
Georges Pop