Le magasin du futur abolit les files d’attente

La vitrine interactive promet des commandes 24/24 7/7 © T. Caron

L’Espace Numérique Entreprise et l’Association des Métiers de Bouche ont dessiné ensemble les plans du magasin du futur: il sera plus confortable pour les consommateurs.

L’Association française des Métiers de Bouche et l’Espace Numérique Entreprises ont présenté au Sirha Lyon de 2013 une boutique qui pourrait être une réalité généralisée d’ici cinq ans. Leur objectif était de contribuer à améliorer l’organisation, la productivité et la communication des très petites entreprises (TPE) et plus précisément des commerces. De les inciter aussi à développer de nouveaux services. Les entreprises les plus innovantes mettent d’ores et déjà à profit les outils technologiques. «Le magasin du futur ne comportait que des technologies qui existaient déjà, ce n’était pas le résultat d’une recherche de laboratoire», explique Florence Hautdidier, cheffe de projet. Le plus intéressant des outils présentés était une table interactive, permettant de passer des commandes en étant assis. 

La flexibilité des horaires et la livraison des produits sont les nouvelles demandes des consommateurs auxquels les professionnels répondent par la mise en place d’applications sur smartphone. Par ailleurs, trois clients sur cinq souhaitent davantage d’information sur les produits qu’ils achètent. Les étiquettes intelligentes fourniront tous les détails voulus pour plus de transparence et plus de satisfactions avec des QR code, initialement créés pour la logistique.
Globalement, grâce à la technologie, les boutiques de demain seront plus en phase avec les besoins de leur clientèle. Les consommateurs gagneront en rapidité et en confort. Les achats seront différés, effectués via des vitrines tactiles, sept jours sur sept. Les produits seront personnalisés lors des précommandes. Un nouveau type de paiement «sans contact», qui se développe actuellement, se fera par la technologie de communication en champ proche (NFC). 

Le magasin du futur présenté à Lyon avait un objectif double puisqu’il se voulait être un parcours didactique et un espace de vente crédible en proposant des crèmes glacées. Les visiteurs ont eu des réponses à des questions telles que comment faciliter les commandes des clients quand le magasin est fermé? Ou comment promouvoir son savoir-faire et ses produits? Des questions pertinentes dans le contexte français où, en 2012, 48% des TPE ont un site web et seuls 14% des entreprises de moins de 50 employés ont une boutique en ligne. Fait troublant: 76% des sociétés dépourvues de site marchand considèrent qu’il n’est pas utile à leur activité, alors que, dans un même temps, elles cherchent à développer leur clientèle. Ce manque de vision, Florence Hautdidier l’a constaté au travers de ses rencontres au Sirha Lyon et en amont. «Depuis deux ou trois ans, les commerçants n’ont plus peur de la technologie, mais ils ne voient pas comment l’adapter aux besoins de leurs clients».

Benjamin Philippe