Le «Swissness» est une musique d’avenir

Il s’agit de dépasser les clichés pour imposer la marque Suisse. © DR

JF Ulysse

La Suisse et ses produits jouissent d’une excellente réputation: une image idéale mais un peu figée.

 Hop Suisse! Tout le monde aime la Suisse, ses paysages enchanteurs, ses produits fiables. Ses valeurs et sa tradition rassurent. La disparition de Swissair n’a pas terni l’image suisse, même si le grounding a choqué au Japon. On pointe plutôt du doigt l’affaire des fonds juifs, un manque d’ouverture et certaines pratiques du monde financier, au travers de l’affaire UBS.
Seul bémol, la Suisse n’a pas une image de pays innovant, même en détenant le plus grand nombre de brevets par habitant. Il faut sans doute une meilleure stratégie marketing pour mieux faire connaitre ces compétences  et les  éléments de sympathie en sa faveur A ce titre, l’Euro 2008 a manqué le coche, au niveau des retombées, en terme d’attractivité.
Les entreprises sont en première ligne pour la marque suisse, et leurs efforts sont parfois bousculés par la politique, l’initiative sur les minarets a porté un  coup à l’image de la Suisse à l’étranger.
Par contre, les clichés qui fleurent bon le chocolat et le fromage peuvent servir de base à des démonstrations de modernité et  de savoir-faire. Les produits suisses sont vus comme luxueux et  de qualité, mais peu innovants ni tendance: pays des montres, du chocolat et des banques, la Suisse est rarement associée  aux télécoms, machines et pharmaceutiques. 
Si la croix blanche est le symbole suisse par excellence, celui de l’arbalète doit encore se faire une meilleure place. 
Des produits et des services
Repositionné pour offrir à ses membres un swissness crédible, Swiss Label exige désormais un minimum supérieur de 10%  de composants d’orgine suisse à celui du législateur: 70% pour l’industrie, 90% pour l’alimentaire.  
Protégée dans de nombreux pays, l’arbalète acquiert ainsi un niveau marqueur d’identification suisse de qualité, au pays comme à l’étranger. Elle renforce la notion d’origine et de la qualité des acheteurs de marchandises et services suisses. 

Pour une meilleure protection des labels 
Le parlement fédéral a fixé les critères pour plus de clarté et de sécurité juridique. Pour améliorer la protection de désignations telles que «Suisse», «qualité suisse», «made in Switzerland» et de la croix suisse, dans les produits et services, le Parlement a adopté, le 21 juin 2013, le projet de révision législative «Swissness», dont il est résulté quatre ordonnances qui règlent les détails pour fournir le plus de clarté possible pour les producteurs, consommateurs et autorités. La consultation vient de se terminer.
Le projet précise les modalités pour définir la provenance d’un produit industriel, celui sur l’indication de provenance suisse des denrées alimentaires règle la part minimale de matières premières suisses requises.
Les appellations d’origine et indications géographiques des produits non agricoles seront régis par l’Institut fédéral de la propriété intellectuelle, base légale qui permettra de mieux inscrire et protéger des produits tels que les montres ou l’eau minérale.
Enfin, le projet sur la protection des armoiries règle la tenue de la liste électronique des signes publics protégés de la confédération, des cantons et des communes, mais aussi de ceux de l’étranger.
Le train d’ordonnances «Swissness»  entrerait en vigueur en 2017: les entreprises auront deux ans pour s’adapter à la nouvelle réglementation.

Photo: Il s’agit de dépasser les clichés pour imposer la marque Suisse. © DR