« C’est vrai ! 2021 fut une très belle année en termes de ventes. Cent vingt mille litres de Non Filtré sont partis en un temps record. C’est sans précédent ! Il est vrai que la cuvée avait profité d’un bel ensoleillement », souligne Mireille Bühler, directrice de Neuchâtel Vins et Terroir. Au tout début de l’année dernière, son équipe avait organisé, avec succès, une chasse au trésor, à la recherche de bouteilles dissimulées dans toute la région. Elle précise : « Cet élan a d’ailleurs profité à l’ensemble de nos vins, tous cépages confondus. L’Œil de Perdrix, si caractéristique de notre canton, a eu énormément de succès. Nous avons aussi constaté que nos Chardonnays avaient le vent en poupe ».
Un afflux touristique bienvenu
Autre source de satisfaction : malgré les contraintes sanitaires, les journées « Caves ouvertes 2021 », auxquelles une quarantaine de domaines étaient associés, ont attiré la foule des grands jours, grâce à un temps radieux qui a favorisé les dégustations en plein air. Quant aux restaurateurs, importants pourvoyeurs de vins du terroir local, pénalisés par la pandémie au début de l’année dernière, ils ont pu se rattraper à la belle saison, bénéficiant d’un afflux touristique bienvenu, issu notamment d’outre-Sarine.
L’imaginative équipe de Neuchâtel Vins et Terroir n’entend pas s’endormir sur ses lauriers pour autant : « Cette année, nous avons prévu de nous associer aux hôteliers de notre canton, afin de proposer à nos visiteurs des séjours complets, comprenant la gîte et le couvert, agrémentés de visites de domaines et de dégustations. Il va sans dire que les mets servis mettront en valeur nos vins, ainsi que nos produits du terroir, comme le saucisson neuchâtelois, apprêtés selon des recettes de chez nous », explique Mireille Bühler.
Une météo peu favorable pour la vigne
Le tableau pourrait paraître idyllique si, à l’instar d’autres domaines vitivinicoles de Suisse romande, les quelque 600 ha du vignoble neuchâtelois, qui s’étend sur quelque 40 km au bord du lac, entre Vaumarcus et le Landeron, n’avaient pas été malmenés par les éléments naturels. « Gel, grêle, mildiou et coulage, par endroits, rien ne nous a été épargné. En chiffres, nous essuyons une perte de quelque 40% par rapport à nos moyennes annuelles. Mais nous allons compenser la quantité par la qualité. Nous restons confiants », déclare la directrice de Neuchâtel Vins et Terroir.
Cet optimisme prudent est partagé par la plupart des vignerons-encaveurs du canton. C’est le cas, par exemple, de Florian Billod qui, aux côtés d’Olivier Lavanchy, dirige le domaine Lavanchy Vins, à La Coudre, dont les terres s’étendent du Landeron à Cortaillod. « En ce qui nous concerne, nous avons été très peu touchés par la grêle. Mais il est vrai que, l’année dernière, la récolte a été faible », constate-t-il. Il s’empresse d’ajouter : « Mais il est sûr que la qualité sera au rendez-vous et nous pouvons toujours compter sur la fidélité de nos clients qui apprécient beaucoup nos spécialités, comme notre Pinot Gris et notre Perdrix blanche ».
Georges Pop