Vitiviniculture : entre désarroi et espoir du lendemain

« En raison de la sécheresse et du froid de juin 2020, la récolte a été réduite, l’année dernière. En revanche la qualité est très bonne : la vendange a débuté le 13 septembre, avec de hauts degrés Oechsle, sans pourriture ni dégâts dus aux mouches Suzuki », constate Olivier Boillat, le responsable communication de la Fondation Rurale Interjurassienne (FRI), qui ajoute : « Actuellement, nous transpirons face aux gels en cours. Ils pourraient faire des dégâts sur les premiers débourrements. Des conversions bio sont en cours. Cette phase de transition coïncide avec les restrictions sanitaires ; nous avons donc le temps de faire bien les choses ».

Olivier Boillat se fait l’écho du désarroi, mais aussi des attentes des vignerons du lac de Bienne. © FRI

Des livraisons sans frais à domicile
Pour la plupart des vignerons, les pertes ont été substantielle, en 2020, bien qu’il ne soit pas encore possible de les chiffrer précisément. « Nous avons perdu les manifestations et les restaurants dès le mois de mars 2020. En revanche, le secteur a bien écoulé ses vins dans les commerces qui ont mis en avant les vins suisses. La petite récolte 2020 nous a finalement bien arrangés ! Mais aujourd’hui, le calme devient alarmant. Nous attendons la réouverture des terrasses et des restaurants, ainsi que l’ouverture des caves. Nous continuons à livrer nos vins à domicile, gratuitement, associés à d’autres produits de notre terroir. La vente se poursuit aussi dans les magasins qui distribuent les produits du terroir », précise Olivier Boillat.

Préparer l’après-Covid
En dépit des temps difficiles qu’il traverse, le secteur vitivinicole du lac de Bienne n’en poursuit pas moins ses mutations, pour affronter l’avenir . Les valeurs sûres de la région sont dans les blancs : Chasselas, Chardonnay et dans les rouges : Pinot gris et Pinot noir, Gamaret, Mara, Divico. De nouvelles vignes ont été plantées sur l’Ile Saint-Pierre (Mara, Gamaret et Pinot Noir). « Et puis nous réfléchissons à de nouveaux cépages, afin de nous adapter au réchauffement climatique, ainsi que des cépages sans traitements. Le Gamaret progresse dans cette perspective », souligne, avec une pointe d’optimisme, le porte-parole de la FRI.

Georges pop