Les 5 et 6 décembre, Fribourg sera à la fête. La ville recevra la visite de Saint-Nicolas. Une grande fondue sera proposée aux visiteurs
Alors que chaque soir s’illumine en Basse-ville de Fribourg, une vitrine ou une fenêtre dans le cadre du Calendrier de l’Avent, le 5 décembre toute la ville sera dans l’effervescence de la venue de Saint-Nicolas. Dans une tente chauffée, de
600 m2, sera servie pour la deuxième année sur la place Georges-Python «une grande fondue». A l’initiative des cafés L’Apart, Les Arcades, Le Populaire et le TM Café, fondue, raclette et vin chaud seront servis au public, dans une atmosphère de Noël.
L’événement-phare est la venue de Saint-Nicolas, le samedi. Le marché des artisans sur la place des Ormeaux et dans la cour du Collège St-Michel sera le point de ralliement pour accueillir la Saint-patron de la ville. En 1906, des étudiants du Collège avaient voulu faire une farce en ressuscitant la tradition. L’entreprise connut un immense succès. Depuis, à quelques exceptions près (Seconde Guerre Mondiale) la fête fut régulière et prit un caractère officiel, pour les étudiants du Collège Saint-Michel et la population fribourgeoise.
Au soir du premier samedi de décembre, Saint-Nicolas revient, monté sur son âne, escorté de musiciens, choristes et Pères fouettards. Mitré et en chape de soie blanche, il parcourt la ville aux flambeaux et au son des cloches. L’évêque du diocèse accueille officiellement, sur le parvis, le faux évêque d’un jour – un élève du collège St Michel – qui «reprend possession» de sa cathédrale: du haut de la tour, il harangue une foule de trente mille personnes massées sur la place où se déroule, depuis le matin, une foire joyeuse, arrosée au vin chaud. C’est l’heure où les Fribourgeois – nombreux ont rejoint leur ville natale pour l’occasion – revivent leur enfance. Puis le singulier cortège se rend au collège, pour un repas de fête. On retrouve cette tradition de la St Nicolas en d’autres endroits du canton, à Bulle ou à Romont, entre autres, où un Saint-Nicolas se rend dans les familles et récompense les enfants d’un pain d’épice à son effigie s’ils ont été sages, en le remettant au Père fouettard, dans le cas contraire. La légende des trois enfants ressuscités donna au saint le rôle de protecteur des garçons, souvent accompagné par Sainte Catherine pour les filles. Autrefois, le 25 novembre, Fribourg célébrait, de façon analogue, la fête de Sainte Catherine.
A noter que l’association suisse des guides-interprètes de patrimoine fera découvrir la tradition dans un parcours intitulé «Saint Nicolas au fil du temps et des rues du Bourg». La visite de 2h30, dans le quartier, aura des accents féérique et ludique. Elle abordera les légendes locales et promet des rencontres magiques.
Non loin, Romont entretient également le rituel en hommage au personnage. La fête de la St-Nicolas commence à la tombée du jour. Escorté par les scouts porteurs de flambeaux et les roulements des tambours, le vénérable évêque de Myrrhe, juché sur son âne, entre dans la ville accompagné de ses pères fouettards brandissant les tant redoutées verges de bois.Le cortège débutera de la Tour de Billens, dans la Grand-Rue, et montera vers l’église. Saint-Nicolas donnera ensuite son traditionnel discours dans la cour du Château. S’ensuivra la très attendue distribution de biscômes que les enfants reçoivent des mains de St-Nicolas.
F.M.