C’est à l’adolescence, à l’âge de la croisée des chemins que Gilles Desplanches a préféré suivre la voie de l’apprentissage plutôt que celle des études classiques. C’est à la suite d’un stage en pâtisserie, confiserie et plus particulièrement grâce à la rencontre de son maître de stage, que le jeune homme découvre sa vocation.
Lauréat du prix du Rotary à 16 ans, Gilles Desplanches reprend une tradition familiale puisque plusieurs de ses aïeux du côté maternel étaient de la profession. Il continue sa formation et travaille au sein de plusieurs grandes maisons. Le Nôtre à Paris ou encore l’hôtel Richemont à Lucerne lui permettent de parfaire ses connaissances et dès 1987, à peine âgée de 23 ans, il décide de se lancer et ouvre son premier commerce. Dans le même temps, il poursuit ses études et obtient sa maîtrise professionnelle en 1990. C’est la même année qu’il obtient le prix de l’office genevois de cautionnement mutuel (OGCM), remplacé aujourd’hui par la fondation d’aide aux entreprises (FAE).
L’aventure du P’tit Prince
Gilles Desplanches a de l’ambition et à peine un an après l’ouverture de sa première boulangerie à Hermance, il inaugure une boulangerie-tea-room aux Eaux-Vives. Puis ce sera Carouge suivi du centre-ville avec la confiserie Gilles Desplanches fin 1999. C’est deux ans plus tard que débute l’aventure P’tit Prince. Le succès de l’enseigne incite Gilles Desplanches à franchiser le concept à partir de 2008, il n’a pas oublié le soutien dont il a pu bénéficier à ses débuts grâce à l’aide de l’OGCM et a pour objectif de permettre à de jeunes entrepreneurs de se lancer. Transmettre son expérience, soulager les gérants de la logistique et leur assurer une formation assurent aux candidats les meilleures chances de réussite. Le laboratoire principal du Petit-Lancy fournit à chaque succursale une marchandise «à finir» c’est-à-dire que les produits doivent être façonnés ou cuits sur place selon les besoins. Ce système offre l’avantage de gérer la fabrication en fonction du flux de clients et de proposer du pain frais tout au long de la journée. Chaque gérant dispose ainsi d’une grande autonomie et gère son affaire libéré de nombreuses contraintes, ce qui lui permet de se concentrer sur la clef de son métier: l’accueil et la satisfaction de sa clientèle.
Suivre et même anticiper
les tendances
Passionné par son métier, Gilles Desplanches est très attentif aux nouvelles tendances, aux changements d’habitude de consommation et à la prise de conscience de chacun de la nécessité de respecter l’environnement. C’est pourquoi il développe aujourd’hui une nouvelle approche de la restauration: «Le prêt à manger» propose une offre variée, élaborée en collaboration avec une diététicienne, de sandwichs, salades, snacking mais aussi pâtisserie, tarterie à consommer sur place ou à l’emporter. Une multitude de services sont également à la disposition de la clientèle comme la possibilité de commander par téléphone et de retirer ses achats dans le point de vente de son choix ou encore de se faire livre au bureau via internet. Sur place, connexion wifi et prises à disposition pour recharger tablettes ou natels contribuent au confort des clients. Autre concept novateur, lancé à l’aéroport de Genève en 2011, le Goodie dont la carte est uniquement composée de plats biologiques. Un buffet de salades variées, des soupes ou encore des recettes à base de tofu, élaborées exclusivement pour l’enseigne, des birchers à composer soi-même figurent parmi les offres proposées. Le bar à chocolat, autre enseigne du groupe, comme son nom l’indique propose boissons chocolatées glacées, froides ou chaudes mais également une gamme de cafés soigneusement sélectionnés. «Il n’y a pas de création sans passion, ni d’exclusivité sans création», la devise de Gilles Desplanches illustre ainsi à merveille le parcours de cet entrepreneur bouillonnant d’idées et de projets.
Frédéric Finot
Photo: Gilles Desplanches, entrepreneur né. / © DR