La Cave Jean-René Germanier cartonne

Le nom de Jean-René Germanier est lié à celui du Bon Père William, une liqueur célèbre pour sa poire qui a poussé à l’intérieur de la bouteille. Mais cela fait maintenant plus de trente ans que la Cave Jean-René Germanier a mis l’accent sur sa première vocation: la vigneronne.  

Sur le coteau de la commune de Vétroz et jusqu’à celle de Chamoson, Gilles Besse et Jean-René Germanier, le neveu et l’oncle, se sont associés pour faire de l’excellent travail. Depuis les années 1990 le domaine, surmonté par la célèbre aire en terrasses de Balavaud, a multiplié son encavage final par dix. L’entreprise viticole a même lancé une spécialité d’altitude, le Païen du Val d’Hérens. Elle a planté un hectare du vieux cépage, à l’entrée de la vallée. La parcelle pousse sur un dénivelé de 150 mètres. Sinon, son Fendant Les Terrasses est très connu. Il vient du coteau de Vétroz et de son terroir de schistes qui lui donne son caractère si particulier. «Notre bouteille de 3/8e est très demandée», précise Jean-René Germanier. «Nous avons de la peine à suivre pour la livraison».

Le terrible gel
Le Chasselas couvre actuellement 800 à 900 hectares du vignoble valaisan, qui en compte quelque 5000 hectares au total. Le Chasselas cantonal produit le célèbre Fendant. Mais le nombre d’hectares qu’il occupe a été divisé par deux depuis 20 ans. «Nous ne connaîtrons pas de panne de l’offre en 2018», rassure Jean-René Germanier, à propos du terrible gel qui s’est abattu sur le vignoble valaisan au mois d’avril passé. «La température est tombée jusqu’à -9 degrés à certains endroits. Heureusement, nous avons une politique de vins de garde. Par exemple, nous avons sorti le Gally, un assemblage rouge très demandé et qui constitue une nouveauté valaisanne. Notre vignoble a moins souffert du gel, car il pousse beaucoup sur les coteaux. Ce sont les fonds de coteaux qui ont le plus souffert». Et surtout les cépages de vins rouge.

160 hectares
La Cave Jean-René Germanier travaille 50 hectares de vigne en propre. Sur ces 50 hectares, 25 hectares sont cultivés en agriculture biologique. En tout, ce sont les grappes de 160 hectares qui rentrent à la cave. «Nous conduisons une politique de la qualité avec nos vignerons partenaires. La bonne qualité est récompensée par des primes». 
Selon Jean-René Germanier, il n’y a pas de problème d’écoulement pour les 800’000 bouteilles annuelles que produit son entreprise viticole. Elle emploie une vingtaine de collaborateurs et travaille avec trois équipes de vignerons: «le 2/3 de nos vins sont des spécialités». Autant dire qu’il n’y a pas besoin de brader. «Grâce aux magasins, à la gastronomie et aux ventes à la clientèle privée, nous conservons un bon positionnement de prix». En plus, il y a un beau caveau pour les réceptions. 

L’effet Parker 
La Cave Jean-René Germanier est synonyme de qualité, comme l’atteste le Wine Advocate, le magazine du célèbre Robert Parker. «Sur les 20 crus présentés dans le guide magazine de Parker, 17 ont obtenu plus de 90 points sur 100. Evidemment lorsque les clients lisent cela, et en particulier les clients alémaniques, ça les fait venir chez nous». 
«De manière générale, nos vins n’ont aucune peine à se vendre», précise le propriétaire de la cave. «Ni les Valaisans, d’ailleurs, d’autant plus qu’ils sont produits en-dessous des quotas fédéraux (1,4 kilo au m2)». Comment expliquer ce succès? «A long terme, les gens s’attachent à la qualité. Comme il s’agit d’un produit de renouvellement, ils rachètent le vin qu’ils ont aimé». Donc, ce marché particulier connaît plutôt un problème d’offre. «Et si vous trouvez un vigneron qui a de la peine à vendre son vin, il faudra me le signaler», ironise Jean-René Germanier.

L’entreprise viticole des associés Jean-René Germanier et Gilles Besse se distingue par sa créativité. Parmi les stars de la cave, signalons neuf Cayas (100% syrah) des différents millésimes de 1999 à 2014, qui ont connu les honneurs de Robert Parker. Signalons également le Baroq (un assemblage de Merlot, de Cabernet et de Cornalin), ainsi que le Cornalin de Champmarais de 2012. Sans oublier le Fendant Vétroz Les Terrasses, déjà mentionné.
Pascal Claivaz