Le Caviar du Palais : générosité et respect du produit

Propriétaire du Palais Oriental, Shahriar Gharibi est apparemment un homme comblé : il affiche dans son bureau une impressionnante galerie de photos dédicacées des personnalités, au nombre desquelles des dizaines de chefs d’État, qui ont fréquenté son établissement. Élégant, souriant et affable, la voix mesurée, l’homme a pourtant le succès modeste. De son propre aveu, les débuts ne furent pas faciles. Né dans une famille aux revenus modestes, il a grandi dans un village, au bord des rives de cette mer Caspienne où les esturgeons prospèrent. « Le caviar a toujours fait partie de mon univers », explique-t-il. Sorti de l’École hôtelière de Téhéran, il séjourne à Londres puis à Paris où il se familiarise avec les différents aspects de « l’or noir » d’esturgeon, en qualité de responsable de la Maison de l’Iran, aux Champs-Élysées.

Le « meilleur caviar d’Iran »
Arrivé en Suisse, pays de son épouse, il y plus de 30 ans, il garde de ses années iraniennes et parisiennes les contacts, voire les amitiés, qui lui permettent aujourd’hui de faire venir « le meilleur caviar d’Iran » pour le proposer à de grands hôtels, à des restaurants prestigieux, à des compagnies d’aviation privées ainsi qu’à des clients particuliers. « Contrairement aux autres pays riverains de la Caspienne, l’Iran n’exploite pas de gisements d’hydrocarbures. Les eaux et les esturgeons qui s’y reproduisent sont ainsi préservés. C’est une garantie de qualité », insiste-t-il. 

La dégustation avant l’achat
Pour Shahriar Gharibi, le respect du produit, et donc du client, est la première des priorités. Il n’a pas de mots assez durs pour vilipender ceux qui privilégient le marketing à l’excellence et ceux qui, parfois, coupent leur caviar à la farine. « Au-delà, de cinq kilos, certains le font. Ça peut passer inaperçu », révèle-t-il avant d’ajouter : « Le plus souvent, lorsque vous achetez du caviar, vous partez avec la boîte et vous découvrez le contenu une fois chez vous. Ici, on vous fait goûter nos produits avant tout achat, sans réserve ! La dégustation est une étape importante. Et lorsque vous avez fait votre choix, vous savez exactement ce qui se trouve dans la boite avec laquelle vous partez ».

Générosité et hospitalité
À côté du laboratoire où les œufs d’esturgeons sont réceptionnés, préparés et conditionnés, une vaste et accommodante salle de dégustation a été aménagée. C’est là, dans un calme propice à la révérence due à son caviar, que Shahriar Gharibi reçoit ses clients et ses hôtes. L’homme y cultive la générosité et l’hospitalité : il laisse chacun, à son rythme et selon son goût, savourer à la petite cuillère Beluga, Ossetra ou Sevruga.

Un conseil pour les amateurs ? Le maître des lieux répond sans l’ombre d’une hésitation : « On doit pouvoir compter séparément chaque grain d’un caviar. Sinon, la qualité ou la fraîcheur sont discutables ». Qu’on se le tienne pour dit !

Georges Pop

www.palaisoriental.ch