Le logo AOP, 15 ans d’âge

L’association suisse des appellations d’origine protégée (AOP) et indications géographique protégée (IGP) a fêté ses 15 ans le 24 février dernier. Elle a labellisé 30 produits et en étudie une dizaine d’autres.

Lancée à Berne en 1999, l’association suisse des AOP-IGP promeut depuis 15 ans les produits du terroir. Elle entend informer les consommateurs quant aux spécialités et spécificités régionales. Elle soutient également les producteurs dans leurs activités tant aux niveaux politique qu’économique. C’est ainsi qu’elle prône la mise en place d’un système de protection efficace contre les contrefaçons et la protection des marques et des indications de provenance crédible.
Parmi ses membres, 24 filières agricoles animent activement l’association. Dans le cadre de l’ordonnance sur la promotion des ventes de produits agricoles, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) participe à sa façon, en versant notamment des subsides pour le développement d’activités promotionnelles. Suite à une reconnaissance mutuelle entre l’Union Européenne et la Suisse, en décembre 2011, l’association des AOP-IGP a changé de nom en mai 2013. Elle est donc passée des appellations d’origine contrôlée (AOC) à protégée (AOP). Les producteurs suisses, exportateurs vers l’UE, bénéficient ainsi d’une lisibilité améliorée. La dénomination «protégée» s’utilise en effet dans toutes les langues.

Sensibilisation et protection
En 15 ans, l’association a su imposer le logo AOP dans l’inconscient des consommateurs. En 2013, le taux de notoriété du logo AOP était très élevé en Suisse romande, avec 84% des consommateurs capables de l’identifier, et relativement élevé en Suisse alémanique, où il était reconnu par 57% des personnes. Ce marché est donc une priorité de l’association. Ses campagnes publicitaires et les événements, tels que les foires, permettent de mettre en lumière des produits élaborés depuis des générations par des fromagers, bouchers et autres distillateurs. En moyenne, près de deux Suisses sur trois, 63%, comprennent le logo. Une proportion sensiblement plus grande, 66% des Suisses, estime que le label AOP fait autorité, sinon qu’il est très crédible. Cette perception récompense le travail effectué sur le terrain toutes ces années.
Si le catalogue de l’OFAG compte 21 AOP et 9 IGP, il devrait enregistrer dix produits supplémentaires en tant qu’AOP –  notamment, le boutefas vaudois, le jambon de la borne fribourgeois et le bois du Jura – ou en tant que IGP, le mostbröckli et le siedwurst d’Appenzell et l’absinthe. Le jambon cru et le lard sec valaisans sont actuellement à l’étude, ainsi que le St. Galler Alpkäse, un fromage d’alpage. Parce que l’association est nationale et qu’elle souhaite mettre en exergue les spécialités traditionnelles de tous les cantons, elle travaille pour que chacun puisse se targuer d’au moins une AOP ou IGP.

Arnold Kohler

Photo: L’Etivaz, le vacherin Mont-d’Or, la saucisse aux choux et le saucisson vaudois, des produits protégés par leur appellation et leur indication géographique. / © DR