Le Meilleur sommelier de Suisse 2009 conseille

Meilleur sommelier de Suisse 2009, il a
représenté notre pays au Mondial de Tokyo 2013,
Fabio Miccoli est actuellement ambassadeur
des vins italiens en Suisse romande pour la
maison Cibo Vinum Import à Meyrin.

Depuis 5 ans, Fabio Miccoli est conseiller auprès
de la maison Cibo Vinum Import à Meyrin. Ce
fournisseur d’épicerie fine et de vins italiens est
établi à Genève depuis 2001. L’entreprise s’assure un appui
de qualité de la part d’un professionnel qui s’est astreint aux
plus hautes exigences. Qu’on en juge : meilleur sommelier
d’Italie en 2002 et 2008, meilleur sommelier d’Allemagne
en 2005, meilleur sommelier de Suisse en 2009, demifinaliste
du Championnat d’Europe 2008, quart de finaliste
du Championnat du monde de Tokyo 2013.
«J’ai commencé à 19 ans et j’en ai 35», explique le spécialiste
en sommellerie. «C’est en faisant l’Ecole hôtelière en
Italie que l’un de mes enseignants, meilleur sommelier
du monde 1978, m’a fait découvrir le monde des grands
crus.» Ensuite, le jeune professionnel passe une année et
demie en Angleterre au prestigieux restaurant étoilé The
Vineyard at Stockcross, une des meilleures cartes des vins
du monde.
De là, le talentueux sommelier passe par le Tessin et
l’hôtel Villa Castagnola à Lugano. Puis l’Allemagne, au
Schlosshotel im Grünewald, un cinq étoiles berlinois
de tradition. «L’Allemagne est très formatrice pour un
sommelier. Ce pays est le premier importateur européen de
vins du monde entier. J’y ai appris l’organisation et le sens
du travail. Je ne connaissais pas la langue. Après une année
intensive, j’ai pu gagner le championnat d’Allemagne des
sommeliers.»
Encyclopédie vivante
Fabio Miccoli connaît la plupart des vins du monde entier.
Comment fait-il? Il s’entraîne régulièrement. Il nous lève
un coin de voile concernant ses grandes connaissances:
«dans les concours, les experts nous présentent les cépages.
Ils peuvent venir de n’importe quel pays du monde. Nous,
les concurrents, nous commentons la vinification, la
région, le climat, la manière de servir le cru et de l’accorder
avec des mets.» Le sommelier émérite a également étudié
la géographie de tous les pays, de leurs régions, de leurs
villages, avec leurs vignobles et parcelles. Aujourd’hui, il
y a même des vins chinois. «Chaque pays peut produire
de bons vins. Le bon accord d’un cru et d’un mets est très
important. Je donne des cours de sommellerie à Genève.
Un jour, j’ai fait goûter à mes étudiants un vin d’origine
indienne. Tout seul, il n’avait rien d’exceptionnel. En
revanche un coeur de saumon fumé norvégien l’a mis en
valeur en donnant un accord surprenant et original.»
L’Italien, le vin qui monte
Le vin italien? «Il est en train de prendre de la place. A
Genève, il y a un marché potentiel, de la curiosité, une envie
d’étendre les horizons viticoles. Actuellement, chaque
région découvre avec fierté les mérites de son terroir local.
Cet esprit d’ouverture bénéficie aux vins italiens, par
rapport aux français.»
L’Italie produit du vin du nord au sud, de la Vallée d’Aoste
jusqu’à Pantelleria en Sicile. Un exemple de belle bouteille
à découvrir? L’Etna Rosso Guardiola, Tenuta delle Terre
Nere. Selon Fabio Miccoli, il a la complexité aromatique,
la dynamie et la légèreté d’un très grand Bourgogne. Prix
recommandé en restaurant: 90 francs.
Bonne bouteille, doux souvenir
Il nous explique ce qu’est un bon vin: «quel que soit le
continent d’origine, on reconnaît un bon vin d’abord par
la fragrance qu’il dégage, son caractère fruité et la fraîcheur
de l’ingrédient de base. Ensuite, la bouche découvre la
profondeur et la saveur (ou minéralité) données par le
terroir d’origine. Un véritable nectar se doit de refléter la
personnalité de l’artisan vigneron».
Le travail du sommelier demeure nécessaire, selon le
professionnel. Il est en charge de la sélection, de l’achat et
de la vente des vins. C’est lui qui saura déceler ou guider les
choix du client, par l’écoute et le dialogue. A une table, il sera
à même de proposer un cru qui se mariera à la perfection
au menu. «Une bonne bouteille doit pouvoir s’accorder au
plat et se boire aisément entre deux personnes, en laissant
un doux souvenir imprégné».
Pascal Claivaz
 

 

Les grands terroirs italiens

L’Italie est aujourd’hui le leader mondial de la
production vitivinicole, devant l’Espagne et la
France. Ces trois pays représentent le 45% de
la production mondiale. Il y a du vin du nord au
sud dans toutes les régions de la Botte, de la
vallée d’Aoste à la Sicile. On ne fera pas la liste.
Prenons quelques sites de prestige. La région
de l’Etna se distingue du reste de la Sicile. Elle
est bien sûr mythique, puisque la vigne a été
plantée par les grecs en 500 avant J.-C., au
moins. Les vins de l’Etna mûrissent sur un sol
volcanique riche en fer, en cuivre, en phosphore
et en magnésium. Les vignobles grimpent les
pentes du volcan (qui culmine à 3330 mètres),
entre 450 et 1100 mètres. Ils bénéficient de
nombreux microclimats et de la proximité de la
mer.
L’autre site prestigieux est celui des Langhe
Roero et Monferrato paysages viticoles inscrits
au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le
Monferrato offre des paysages à couper le
souffle, sur fond de chaîne alpine enneigée.
C’est le berceau du Barolo, du Barbaresco, du
Barbera et de l’Asti spumante. Déjà Pline
l’ancien, scientifique romain antique,
mentionnait le Piémont comme l’une des
régions les plus favorables pour la culture du
vin. Pline le précisait avant l’an 79, puisqu’il
est mort tragiquement au cours de son
investigation de l’éruption du Vésuve à
Pompéi. Le coeur de cette région du Monferrato,
Langhe et Roero est la ville d’Albe (31 000
habitants). C’est la capitale de la truffe blanche,
qui peut se vendre jusqu’à 100 000 francs le
kilo selon le marché, la saison et les
opportunités.
Dans l’oenologie italienne, il y a la catégorie des
catégories et c’est le DOCG (Dénomination
d’origine contrôlée et garantie). Parmi ces crus
DOCG, trois sont reconnus pour leurs grandes
qualités de vieillissement : l’Amarone della
Valpolicella (région de Vérone), le Brunello di
Montalcino (région de Sienne) et le Barolo
justement, surnommé le «roi des vins et vin des
rois».
Le site Unesco du Monferrato sur fond alpin. C’est notamment la patrie du
Barolo, surnommé «roi des vins et vin des rois». / © Stefano.pertusati@gmail.com
L’un des vignobles au pied de l’Etna en Sicile: Le Pietradolce. / © DR