Le Petit Château: visite d’un vignoble familial et innovant

La famille Simonet régit le vignoble du Petit Château à Môtier, dans le Vully, depuis 1975. Elle se distingue par son sens de l’accueil et la diversité de sa production et peut se prévaloir d’une récente distinction au concours Mondial du Merlot & Assemblages. Visite guidée.

Le Petit Château Simonet Père et Fils à Môtier, dans le Vully, a décroché le 20 mai une médaille d’or et la distinction de «Meilleur assemblage» à base de Merlot au concours Mondial du Merlot & Assemblages. Cet assemblage à base de Merlot du millésime 2011 est issu d’une étroite collaboration familiale, entre les deux jeunes vignerons de la famille Simonet, et Clément Buffetrille, sommelier du restaurant des Trois Tours, à Bourguillon, Fribourg. Ce n’est certes pas le premier exploit pour cette petite région de 150 hectares: en février dernier, les vins du Vully du Cru de l’Hôpital de Morat sont entrés dans le célèbre guide de Robert Parker. La visite guidée du Petit Château, menée par Fabrice Simonet, s’impose. Le jeune ingénieur-œnologue exerce ses talents avec son frère et son père Eric Simonet, qui a démarré en 1975, sur neuf hectares, produisant 20 vins d’une grande diversité, avec 40 cépages différents. Il en est très fier et prône l’ouverture et le sens de l’accueil, même hors des périodes des caves ouvertes. 

Pionniers dans la visite de cave
«Nos vins sont très demandés, nous n’avons aucun souci pour les vendre et ouvrir nos caves, même pour des soirées ou des mariages. Nous avons été les pionniers dans la visite de cave, à l’heure actuelle, nous faisons environ deux visites par jour, ce qui représente environ 3000 personnes par année; nous serons ouverts, par exemple les dimanches 7 juin et 
5 juillet explique Fabrice Simonet. Avant les années 2000, les visites de caves étaient plus rares, moins à la mode. Le vignoble du Petit-Château, qui a la particularité de s’étendre pratiquement depuis le rivage du lac, en légère pente, n’utilise désormais plus de désherbants ni produits de synthèse et cultive 50% de sa surface en biodynamie, avec comme objectif de passer à 100% d’ici à 2016. La plupart des 24 caves de Vully s’y mettront d’ici à 10 ans.
La visite se poursuit dans les caves. «A l’époque de mon père, on n’avait que du Chasselas, maintenant on fait environ 50% de rouge, 50% de blanc, même si, excepté quelques grands rouges, 2009, 2010, 2011, la qualité reste plus constante dans les blancs», poursuit Fabrice Simonet. Il montre les barriques en bois où repose le vin rouge, qui peut ainsi évoluer, sans devenir trop dur, entre huit et 40 mois, à 14 degrés. Le vin est aussi entreposé dans un grand récipient en forme d’œuf, en argile-béton, où le liquide circule en permanence, sans liant chimique. La visite, après une démonstration virtuose de mise en bouteille, se boucle par la dégustation de quelques crus en terrasse, accompagnés du traditionnel gâteau de Vully, passé trois fois au four, en version sucrée, et salée, avec lardons et cumin. 

Nathalie Brignoli