Le seigneur du Château d’Éclépens ou la passion du bio

S’il était anglais, il mériterait à coup sûr la qualité de gentilhomme-fermier. Mais François de Coulon est genevois, descendant d’un huguenot qui a fui la France au XVIIIe siècle. De ses études littéraires, l’homme a gardé un penchant affirmé pour l’histoire. Lorsqu’il évoque le passé de son coin de pays et du domaine dont la famille de Coulon est propriétaire depuis 1807, il devient intarissable : « Il y avait des vignes ici à l’époque de Charlemagne. Mais peut-être déjà à l’époque romaine. Nous sommes près d’une ancienne voie romaine. A cette époque, les vignobles étaient toujours plantés près de ces voies, pour faciliter le transport. Le raisin, c’est lourd ! »

François de Coulon gère avec élégance le Domaine du Château d’Éclépens depuis 2007. © Le Cafetier

Le goût de l’entreprise
Il y a treize ans, lorsqu’il a repris le domaine des mains de son père, rien ne l’avait préparé aux défis qui l’attendaient. « Je travaillais dans la promotion économique. Certains m’ont vu arriver comme le fils à papa », lâche-t-il avec ironie et un zeste de fierté. Il ajoute : « Je n’avais pas fréquenté d’école d’agriculture. Mais j’avais le goût de l’entreprise et une immense curiosité. Je suis allé voir des vignerons, j’ai posé des questions, j’ai observé et j’ai appris ».

Outre François et Daria, sa compagne, le Domaine du Château d’Eclépens emploie actuellement quatre personnes. Le vignoble se partage en Gamay, Pinot Noir, Gamaret, Garanoir, Cabernet, Chasselas, Doral et Pinot Gris. Outre le vin, le domaine offre divers produits du terroir. Tout est produit sur place.  

Outre ses vins, le Domaine du Château d’Éclépens propose au visiteur divers produits de son de terroir. © Le Cafetier

Le bio ? Une libération !
Au moment d’évoquer l’orientation bio du domaine, le ton du maître des lieux devient grave : « Il faut être clair, le bio c’est très très difficile ! Du temps de mon père les vignerons bio étaient qualifiés d’originaux, ou de mauvais vignerons. Mais de nos jours, faire du bio c’est appartenir à une dynamique excitante. C’est l’avenir de la profession. Pour moi la conversion au bio fut une libération. J’étais mal à l’aise avec tous ces produits. Aujourd’hui, j’ai la conviction d’avoir fait du bien à la terre, à mes employés, à ma famille et à moi-même ». Il réfléchit puis précise : « Je ne suis plus soumis à l’agro-chimie ! »

François de Coulon, vos affaires ont-elles souffert du confinement ? La réponse définit admirablement l’homme : « Oui, j’ai perdu de l’argent ! Mais j’ai gagné un temps précieux pour ma famille ». Tout est dit !

Georges Pop

www.chateau-eclepens.ch