Muriel Hauser, Présidente de GastroFribourg: «Mon voeu pour 2017: que nous retrouvions le sourire.»

Quels furent les moments forts 2016 dans votre domaine d’activité?
L’année 2016 a été morose pour la plupart des établissements publics de notre canton, mais ce n’est là que le fidèle reflet d’une situation économique qui stagne, voire qui se dégrade. 
Nous vivons dans l’incertitude de l’avenir, avec une croissance quasi nulle et des  perspectives guère réjouissantes. Dans ce contexte difficile, la grande majorité des cafetiers-restaurateurs luttent pour survivre, et peu d’entre eux peuvent se prévaloir de chiffres d’affaires en hausse. Pour assurer le seuil de rentabilité de leurs établissements, ils se doivent à plus de diligence et de rigueur, en veillant avec encore plus d’attention qu’auparavant à ce que leurs charges n’excèdent pas leurs revenus. 
Les modes de consommation changent, impliquant une souplesse accrue de la part des professionnels de la restauration. GastroFribourg suit attentivement ces mutations, y compris les nouvelles formes de concurrence. La concurrence est stimulante si elle est loyale et, en 2015, devant l’ampleur prise par le phénomène des foodtrucks, nous avons attiré l’attention des autorités sur le manque de cadre légal de cette activité. A notre grande satisfaction, la Direction de la sécurité et de la justice (le Service de la police du commerce) a vite réagi, par un avant-projet de modification de la loi sur les établissements publics, adopté par le Grand Conseil au début novembre. 

Dès le 1er janvier prochain, les exploitants de foodtrucks devront solliciter l’octroi de la nouvelle patente V et seront astreints à une formation, à l’instar des traiteurs. Par ailleurs, ils ne pourront pas installer de terrasses aux alentours de leurs cuisines ambulantes et devront respecter des horaires d’ouverture. Cette modification de la Loi sur les établissements publics résulte de notre action sur le terrain politique, un succès donc, même sans triomphalisme.

Quels sont les enjeux et défis de 2017? Et vos projets?
Cette modification et la nouvelle patente V demandent la mise en place, dès l’an prochain, d’une formation pour les exploitants de foodtrucks. La formation a toujours été l’un de nos chevaux de bataille, et nous accomplirons cette tâche en collaboration avec le Service de la police du commerce, avec qui nous entretenons d’excellentes relations. 
Sur le plan politique, les dernières élections cantonales ont débouché sur une nouvelle composition d’équipe au Conseil d’Etat, notamment à la Direction de la sécurité et de la justice. Le Grand Conseil compte également de nouveaux députés et nous poursuivrons notre travail sur le relationnel en axant nos efforts sur le dialogue, une politique qui ne nous a pas trop mal réussi jusqu’ici.

Quels vœux formulez-vous pour vos membres?
En 2017, la défense des intérêts de nos membres sera, comme toujours, notre préoccupation majeure. Ces dernières années, nous avons créé de nombreux outils en vue de les aider dans leur travail quotidien, qu’il s’agisse de notre site Internet ou encore de la création de bons-cadeaux destinés à stimuler les ventes et à générer une nouvelle clientèle. Ces initiatives sur le plan cantonal viennent s’ajouter opportunément aux nombreux instruments que GastroSuisse met à disposition de ses membres. Nous tenons compte ainsi de notre ancrage et de nos spécificités régionales. 
Mon vœu le plus cher est bien sûr de voir le plus grand nombre possible de tenanciers d’établissement arborer le sourire. Le pessimisme n’a jamais été bon conseiller, et il nous faut croire à notre succès, qui ne serait que la juste récompense des efforts consentis. 

J-C.Genoud-Prachex