Ouvrir son commerce: de nombreuses possibilités de financement

Se mettre à son compte! Une possibilité qui séduit à en juger par le succès remporté par le petit déjeuner du commerce organisé par le Service de la promotion économique sur le thème «comment financer son commerce ou son restaurant?» qui s’est déroulé à Genève le vendredi 14 mars.

Il y a du monde pour assister au petit déjeuner du commerce animé par Jacques Folly, délégué à la promotion du commerce au sein du Service de la promotion économique de Genève. Sébastien Collado, chef financement PME et indépendants à la banque cantonale de Genève (BCGE), a commencé par rappeler que 85% des entreprises genevoises emploient de un à neuf salariés. C’est-à-dire que les PME représentent de loin l’essentiel du tissu économique et que leurs besoins de financement sont très variables. Il convient de distinguer les fonds nécessaires à la création de l’entreprise des besoins financiers au développement de celle-ci ou encore des liquidités indispensables au crédit d’exploitation. En ce qui concerne la création ou la reprise d’un fonds de commerce, Sébastien Collado a insisté sur deux aspects, d’une part sur l’importance de disposer d’un apport personnel, aucune banque ne financera une création de commerce à 100%, et, d’autre part, la préparation du dossier qui doit être aussi complet que possible. Il a ainsi indiqué les bons réflexes à adopter. La présentation doit être soignée, il s’agit de séduire la banque et de démontrer que l’on est professionnel. La cohérence des informations est également primordiale, les projections doivent être réalistes, les marges bénéficiaires correspondre à l’activité, les charges correctement estimées…  La transparence doit être de rigueur, inutile de chercher à cacher quoique ce soit qui pourrait très vite porter préjudice et, enfin, ne pas hésiter à se faire aider pour monter son dossier. Pour les financements soit d’investissement soit de trésorerie, la cohérence des projections du bilan prévisionnel, l’estimation au plus juste des réels besoins et la santé de l’entreprise seront déterminants. La conférence s’est ensuite poursuivie avec l’intervention de Serge Nouara, le directeur de Financer Autrement les Entreprises (FAE), qui a détaillé son activité. Cette fondation propose différents types d’aides, l’avance de trésorerie via le financement de créances (affacturage), la prise de participation ou encore en se portant caution bancaire pour faciliter l’obtention de crédits. Les frais d’audit ou de coaching peuvent également être financés par la FAE. Serge Nouara a invité les créateurs d’entreprises à se rapprocher de la fondation, que ce soit pour des conseils ou pour chercher les solutions les mieux adaptées. Quant à Jérôme Favoulet, le directeur de la Fondation pour le développement des emplois et du tissu économique en ville de Genève (Fondetec), il a décrit les prestations que cette fondation propose. Notamment l’octroi de prêts financiers qui ne peuvent être pris en charge par les banques. Non pas que celles-ci soient trop frileuses mais bien parce qu’elles sont soumises à des réglementations très précises qui peuvent motiver leur refus. Ainsi, la Fondetec, en proposant des solutions de financement indépendantes des banques est en mesure d’accompagner les chefs d’entreprises, de la création jusqu’à la transmission de leur société. Enfin, pour terminer Éric Emery, artisan boulanger pâtissier, a fait part de son expérience personnelle. Confronté à la démolition de l’immeuble qui abritait son commerce et face au refus des banques de financer sa réinstallation, il a eu l’idée de faire appel à des fonds participatifs. En sollicitant ses clients, ses amis ou toute personne désireuse d’investir dans son projet il a pu réunir jusqu’à 1,5 million de francs auprès de 65 participants. Garanti par une assurance vie et rémunéré 4%, il a pu réaliser son projet. Face aux difficultés de financement, il existe donc une multitude de solutions à la condition toutefois de constituer un dossier solide, très complet et réaliste.

Fréderic Finot

De g. à dr., Serge Nouara, directeur de la FAE (Financer autrement les entreprises) et Sébastien Collado, chef financement PME de la BCGE. / © Lily Glez