Quand Crémone rime avec “torrone”

Avec comme thème «Le Temps», ses quelque 60’000
habitants ont vécu 9 jours de fête du 19 au 27 novembre
qui ont transformé Crémone en capitale européenne
de la bouche et du divertissement.

Pour le cuistre moyen, Crémone est la ville des luthiers
Stradivarius et des Guarneri. C’est vrai, mais l’image de la
ville ne se résume pas qu’à cela; même si ce nom a légué
à Crémone un nom et une histoire liée à la musique à partir des
années soixante du 17e siècle. Ces violons, on peut les admirer
dans le récent Museo del Violino. Cependant, Crémone est connue
également pour sa cathédrale et son campanile, le célèbre Torrazzo,
symbole de la ville et second campanile le plus haut d’Italie avec
111,12 m. Enfin, c’est son fameux torrone, nougat, en italien, qui a
rendu l’agglomération célèbre dans le monde entier.
 

La «Festa del Torrone»
L’édition 2015 a été visitée par 300’000 personnes sur les neuf jours
de la manifestation; plus de 300 autocars et 500 mobilhomes venus
de toute l’Italie ont assiégé les restaurants et les locaux de la ville.
Si l’édition 2016 a repris une bonne partie des recettes qui ont fait
sa notoriété, les promoteurs de cette année ont tablé également
sur des nouveautés: construction géante de nougat (dimanche
27, de 10h à 18h), évocation du mariage entre Francesco Sforza et
Bianca Maria Visconti en 1441 (dimanche 20 novembre, à partir
de 15h30 jusqu’à 17h, sur la place de la Commune); spectacle final
de lanceurs de drapeaux et de cracheurs de feu (20 novembre
encore, mais à 17h15, sur la place de la Commune) et le Torrrone
d’Oro (dimanche 20 novembre toujours, à 15h et à 16h); un prix
créé en 2008 pour récompenser ceux qui valorisent le caractère
du territoire crémonais. Parmi les autres manifestations, citons
l’exposition sur les 180 ans de la Sperlari, la société crémonaise
créée en 1836. Pour le visiteur, ce sera l’occasion de parcourir grâce
à des films, des photographies, des documentaires, les étapes
fondamentales de la société et de son produit qui s’est désormais
introduit dans l’histoire italienne: le torrone (nougat). Furent
également présents les «jeux antiques» ; ludothèque itinérante de
jeux issus de la tradition populaire pour se divertir sans électricité.
Parmi les autres nouveautés de cette année, il y eut un hommage
à Ugo Tognazzi, crémonais DOC et à qui un hommage
cinématographique a été rendu mercredi 23 novembre à 21h.
Cependant les initiatives et les événements dédiés à ce comédien
ne se pas limités à cela: la Strada del Gusto Cremonese a participé à
la manifestation avec des parcours gastronomiques étudiés pour
préparer des plats inspirés par la figure de l’acteur et réalisés par
dix restaurants de toute la province. Les plats ainsi revisités par
les chefs ont donné pleine satisfaction à tous les palais, dans le
respect de la tradition.
 

L’origine du torrone
Mais en fait, quelle est l’origine du «torrone»? On raconte qu’il
existait du temps des Romains un dessert crémonais fait de miel et
d’amandes. La tradition voudrait qu’il soit né justement au cours
du mariage à Crémone de Francesco Sforza (1401-1466), duc de
Milan et Bianca Maria Visconti (1425-1468). En fait pour célébrer
cet important mariage, un nouveau dessert en forme de la haute
tour de la ville a été présenté, appelé Torrione, d’où le nom torrone.
Une autre légende voudrait que ce fameux dessert soit le fruit du
pur hasard. En effet, les cuisiniers auraient laissé trop longtemps
le miel et les blancs d’oeufs mélangés aux amandes et au sucre.
Ce qui aurait donné cette pâte blanche et un peu collante connue
désormais sous le nom de torrone.
Lionel Marquis