GaultMillau: les têtes d’affiche romandes du guide 2026

Le fameux guide jaune a récompensé ses meilleurs talents le 6 octobre dernier. Avec une pluie de distinctions pour la Romandie.
Tout le gratin de la gastronomie suisse s’est réuni le 6 octobre dernier au Noirmont (JU) pour honorer Jérémy Desbraux, 39 ans, chef de la Maison Wenger, gratifié du titre de « Cuisinier de l’année » au GaultMillau 2026 avec 18 points. Dans son établissement rénové avec amour l’hiver dernier, il signe une cuisine d’exception comme son prédécesseur Georges Wenger, également sacré « Cuisinier de l’année » en 1997.

Une belle histoire de transmission qui émeut Franck Giovannini du célèbre restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier (VD), au sein duquel Jérémy Desbraux a fait ses armes durant plusieurs années.

La Découverte romande de l’année revient à PP Clément d’Au Chasseur à Fribourg, un jeune talent qui a également appris toutes les ficelles de la gastronomie auprès des plus grandes toques, dont Philippe Chevrier à Satigny (GE) et Pierre Gagnaire à Paris.

Avec 18 points, le Promu romand de l’année, Armel Bedouet, fait vibrer les saveurs maritimes et lacustres au sein de l’Aparté à Genève. Breton d’origine, il a posé ses valises au bord du Léman il y a plus de 20 ans et a notamment œuvré durant sept ans comme sous-chef de Dominique Gauthier.

Enfin, la « Sommelière de l’année », la jeune Française Charline Pichon, exerce son talent à l’Hôtel de Ville de Crissier. Elle y veille sur l’une des plus grandes caves à vin de Suisse (40 000 bouteilles).
« Une branche entre vitalité et difficultés »
Le nouveau guide sous la loupe de Knut Schwander, responsable du GaultMillau pour la Suisse romande.
41 nouvelles tables, 31 qui prennent 1 point et 40 qui sortent du guide en Suisse romande, est-ce que le cru GaulMillau 2026 ressemble aux années passées ?
Knut Schwander : Le cru 2026 est particulièrement riche en nouveautés, une quarantaine en Suisse romande et près d’une centaine dans toute la Suisse. Habituellement, en Suisse romande, le nombre de nouveautés et de sorties se situe entre 20 et 30. Cela révèle à la fois une magnifique vitalité de la branche de la restauration, mais aussi les difficultés croissantes que rencontrent de nombreux restaurateurs (coûts des produits, de l’énergie, manque de personnel, fréquentation irrégulière, livraisons à domicile…).
Quelles sont les tendances de fond ? Vaud caracole en tête du classement, suivi par Genève, le Valais, Fribourg, Neuchâtel et le Jura. Un podium habituel ?
K. S. : Vaud est le plus peuplé des cantons, il compte des centres urbains aussi bien que des lieux touristiques très fréquentés. Ce podium est donc en effet habituel. Mais l’ensemble de la Suisse romande révèle de beaux projets gastronomiques, originaux, qualitatifs et novateurs. Nous évoluons dans un paradis des gourmets, avec une densité d’excellents restaurants de toutes catégories de prix qui est peut-être unique au monde.
Quelle est la typologie des nouveaux venus ? Quel type de dynamique constatez-vous dans la sphère gourmande romande ?
K. S. : Explorateur avant tout, le GaultMillau reste fidèle à ses valeurs : il se concentre sur la découverte des jeunes talents, sur la constance dans l’excellence et sur une approche gastronomique qualitative et pertinente, portant une vraie signature. Or, de tels projets, il y en a sans doute plus qu’en d’autres temps. Il faut évidemment les détecter et les distinguer d’autres entreprises, souvent urbaines et sympathiques, mais dont l’ambition est plus mesurée et la durée de vie plus éphémère, qui n’ont pas leur place dans notre guide. Ce dernier est accessible gratuitement sur notre site, le GaultMillau Channel, qui ne se prive cependant pas d’explorer quotidiennement la scène gastronomique, ses tendances et ses nouveautés.




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