Voeux du Président de Genève

Chers membres,

Mon dernier mandat s’achevant dans quelques mois, le temps est venu pour moi de m’adresser à vous une dernière fois.

Je n’ai à l’issue de ces 26 ans de présidence, ni regrets, ni remords, ni rancœur, juste le sentiment d’avoir accompli mon devoir de mon mieux, dans des contextes aussi variables que variés. A tous ceux qui m’ont gratifié de leur aide, à ceux qui m’ont aimablement adressé des remerciements et témoigné leur reconnaissance, je dis merci pour leur soutien qui m’a beaucoup encouragé et permis de maintenir le cap durant les tempêtes. A ceux qui n’ont rien apprécié, ni de mon travail, ni de ma nature, ni de mon caractère, à ceux qui n’ont jamais vu que le verre à moitié vide et le mauvais côté des choses et des gens, je dis merci pour avoir été les instigateurs de mes nombreuses introspections et remises en question qui m’ont fait gagner en sagesse.

Si je devais faire part d’une seule certitude au terme de ce parcours, je dirais que tant l’accession au poste de président de la SCRHG que la faculté de s’y maintenir aussi longtemps qu’on le souhaite, ne doivent rien au hasard ni à la chance. C’est une place qu’il faut aller chercher à chaque législature avec une détermination sans faille, des arguments de la plus haute pertinence et une conscience aiguë du poids des responsabilités qui nous y attendent. Pourtant, c’est seulement au moment où l’on a franchi cette première étape que le plus difficile commence. Aucun président n’est élu et réélu tant de fois s’il n’a pas compris qu’il est avant tout au service de ses membres et qu’il devra fournir un travail parfois déraisonnable, en acceptant d’avance que la majeure partie de celui-ci reste ignorée de tous. Et qu’on ne se leurre pas ! Si d’aucuns avaient à l’idée que la médiatisation de la fonction est une caresse agréable à l’égo, je leur dis que l’envie de passer à la télévision est un rêve de m’as-tu-vu qui, à tort, s’imaginent avoir quelque chose à dire, qui intéresserait les autres ! Personne ne sera jamais légitime à cette place s’il n’y est pas pour les bonnes raisons. Le secret est de conserver la tête froide et de bien se garder d’aller exagérément se frotter aux feux de la rampe qui brûlent les ailes et font enfler la tête ! C’est l’humilité, le courage, le travail et la résilience qui font la légitimité d’un président et favorisent la longévité de sa fonction. Alors non, c’est certain, rien n’est hasard et jamais la chance ne suffira !

Malgré tous les obstacles qui ont pu se dresser devant moi, j’ai trouvé ce chemin très beau et suffisamment long à mon goût. Je ne regrette ni d’être venu ni de repartir. En me retournant encore une fois sur ce temps perdu et gagné, je me dis qu’il m’aura donné avec beaucoup de grâce ce qu’il y a eu de meilleur.

Je vous souhaite pour l’année qui vient un bonheur aussi grand qu’est le mien aujourd’hui. Mes vœux de santé et de réussite vous accompagnent évidemment et cordialement.

Laurent Terlinchamp

Président de Société des Cafetiers, Restaurateurs
et Hôteliers de Genève