Les vignerons vaudois en rang serré face à la morosité

À l’instar du vignoble suisse, le vignoble vaudois est en crise. En cause : le ralentissement de la consommation ; la concurrence parfois « sauvage » des vins étrangers ; l’absence de soutien des distributeurs ; la surabondance des stocks, les aides tardives ou insuffisantes, etc. Mais face à la crise, les vignerons vaudois ne restent pas les bras croisés : ils ont clamé leur détermination à agir pour « vivre », lors de la Journée du vignoble vaudois, le 13 novembre dernier à Villeneuve.
Quelques données suffisent à prendre la mesure des inquiétudes qui étreignent les vignerons : en 1996, les Suisses consommaient annuellement 2 930 437 hl de vin. Or, l’année dernière, ce chiffre est tombé à 2 174 960 hl. Un recul qualifié de « brutal » par François Montet, le président de la Fédération vigneronne vaudoise (FVV). De plus, dans le même laps de temps, la part des vins du pays a chuté de 41,17% à 35,6%… Alors que la surface du vignoble indigène, elle, reste stable.

Redimensionner le vignoble
Tout comme leurs collègues des autres cantons, les vignerons vaudois comptent sur un contingentement plus efficace des vins étrangers, moins de complaisance de la distribution à l’endroit des importateurs, ainsi que des aides publiques mieux ciblées. De leur côté, ils annoncent la création d’un groupe de travail chargé d’imaginer « un redimensionnement intelligent » du vignoble, mieux adapté à la demande.
Présente à Villeneuve, la conseillère d’État Valérie Dittli a présenté un plan pour la période 2025-2028, intitulé « Avenir de la viticulture vaudoise », d’un montant de 17,2 millions. Il vise à renforcer la présence des vins vaudois sur les marchés nationaux, en Suisse alémanique notamment, et internationaux, prévoit des mesures pour assurer un suivi des prix du vin et du raisin et faciliter la relève. Le président François Montet, par notre entremise, lance un appel pressant aux restaurateurs et hôteliers du pays : « Dans les établissements du Val d’Aoste j’ai vu de fiers alignements exclusifs de vins de la région, bien exposés au vu des clients. Je rêve de voir ça chez nous ! »

La conseillère d’État en charge de la viticulture, Valérie Dittli, a notamment annoncé le lancement d’une campagne de promotion centrée sur la Suisse alémanique.


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