Café, André Eiermann: «Le café est comme un vin d’assemblage»

André Eiermann, Marketing manager chez Ucc Coffee. © DR

Raygil, le spécialiste vaudois du café, fête ses 50 ans cette année. Rencontre avec André Eiermann, Marketing manager chez Ucc Coffee, le groupe détenteur de la marque, pour évoquer la situation du café, en Suisse.

Le café est un classique d’après-repas. Où en est sa consommation dans le pays?
En Suisse, la consommation de café est stable. En Europe, elle est tantôt en première position tantôt en seconde, suivant l’analyse. Chaque année, la Suisse importe quelque 98 000 tonnes de café brut et en consomme 9 kg par habitant, l’Italie en consomme trois kilos de moins… On a cependant constaté qu’il l’était surtout à la maison. Il est en baisse dans la restauration. Quoique, la tendance actuelle est au café à l’emporter et aux chaînes, type Boréal Coffee Shop. Les points de vente se multiplient, entre les boulangeries et les stations essence qui en proposent, et les stands dans les gares. C’est la restauration classique qui en fait les frais.

Quel a été l’apport des doses individuelles?
Les capsules ont augmenté la connaissance des consommateurs en Suisse, on le voit sur les salons. Nespresso a lancé le système pour évaluer le café. C’est une bonne chose, parce que l’expertise des consommateurs est cruciale, elle est la clef du succès. Elles ont clairement boosté la consommation à la maison. Cependant, les petites machines ne sont pas encore adaptées à la gastronomie. L’impact de cette révolution a clairement été positif pour le marché. Lancées il y a plus de 20 ans, elles ont poussé les machines automatiques professionnelles à monter en gamme.
Comment un torréfacteur va-t-il veiller à la qualité de son café?
Une marque comme Raygil va produire du café haut de gamme, à partir d’un café vert dégusté en avril. Le mélange sera unique, mais durera une année. Pour le consommateur non professionnel, la qualité sera la même. Le connaisseur trouvera pour sa part de petites différences. Le café, comme le vin d’assemblage, et comme tout produit naturel, change sensiblement, tant avec la variété qu’avec le temps. Ensuite, Diego Parra, maître torréfacteur, livre lui-même aux clients les grains de café fraîchement torréfiés et conditionnés.

Quels sont les goûts des consommateurs dans le pays?
Il y a une vraie différence entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. Les gastronomes d’outre-Sarine préfèrent les machines automatiques, où il suffit de presser un bouton. En Romandie, les clients sont plus nombreux à choisir des semi-automatiques. Sans doute parce qu’ils ont une culture proche de la France et, surtout, de l’Italie.

Raygil fête ses 50 ans cette année. Quels sont ses axes de réflexion pour l’avenir?
L’important pour les fondateurs, Raymond et Gilda Cretenoud, était de vendre café et machines à café. Pour les 50 ans de la marque, l’idée est de distribuer notre café en Suisse alémanique aussi.

Propos recueillis par
Benjamin Philippe