Les Suisses plébiscitent le bio

Entre 2012 et 2013, le chiffre d’affaires des fruits et légumes Bourgeon a progressé de 13,6%. / © Copyright Bio Suisse

Résultats de l’année agricole 2013: le marché du bio en Suisse dépasse pour la première fois 2 milliards de francs et la surface bio augmente de 5000 ha.

Le marché du bio a spectaculairement progressé en 2013. Cela couronne une tendance à la hausse, entre toujours davantage de producteurs et transformateurs et des surfaces cultivées en augmentation. Désormais, ils sont en Suisse 5884 producteurs et 847 transformateurs à travailler selon le cahier des charges de Bio Suisse. Cela signifie que 195 nouveaux producteurs Bourgeon se sont annoncés à Bio Suisse l’an passé. L’agriculture biologique représente ainsi au total 11,8 % du total des entreprises agricoles suisses. «Dans le Bas-Valais, tempère Jean-Yves Clavien, président de l’association locale, les petites exploitations disparaissent au profit des autres». En matière de bio, le Valais fait office de bon élève, puisqu’avec 10,4% de fermes bio, il est le deuxième de Romandie, après le Jura, 11,1%. Grâce à son ensoleillement, il produit plus de la moitié des fruits bio de Suisse. Les cantons de Genève, avec 4,8%, et Vaud, 4,5%, sont bons derniers. A l’échelle helvétique, le classement est dominé par les Grisons, 55,6%, et Schaffhouse termine 4,2%.

Le marché bio a battu son propre record en réalisant une part de marché de 6,9 %, notamment grâce à la progression du poisson et de la viande, +16%. Les produits phare du bio restent les œufs frais, le pain et les légumes. Au total, le chiffre d’affaires des produits bio a atteint 2,053 milliards de francs, quand en 2008, il était encore de 1,44 milliard. «Il y a dix ans, personne ne voulait de paniers contractuels, se souvient Jean-Yves Clavien, maintenant, il se vend notamment 500 paniers du bisse par semaine». Cela atteste d’un changement de mode de vie. «Il y a 20 ans, les Valaisans avaient tous un oncle ou un parent susceptible de leur donner des légumes. Ce n’est plus forcément le cas. Ils sont même devenus de plus en plus citadins». Ainsi, la consommation par tête a augmenté et atteint 253 francs. Mieux, plus d’un tiers des clients achètent du bio plusieurs fois par semaine.

Des produits appréciés et soutenus
Au vu de ces excellents résultats, Bio Suisse poursuivra, sinon augmentera l’approvisionnement du pays en produits des grandes cultures bio. L’an dernier, tous les produits ont augmenté leur chiffre d’affaires, mais aussi leur part de marché. Le segment des produits frais a réalisé pour la première fois un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de francs et une part de marché de 9,1 %. Mais les biens de consommation préemballés, appelés «produits de convénience», ont progressé légèrement plus que la moyenne avec une croissance de 12,4 %. «Il est évident que les consommateurs veulent que l’agriculture et l’agroalimentaire agissent de manière responsable envers la nature», estime Jürg Schenkel, responsable du marketing de Bio Suisse. «Ils veulent des denrées alimentaires qui sont bonnes pour tous: pour l’environnement, les animaux et les hommes.» La tendance devrait s’imposer sur le long terme.

Afin d’améliorer la commercialisation des produits labellisés Bourgeon, Demeter et ProSpecieRara dans le commerce biologique spécialisé, Bio Suisse et Bio Partner Schweiz AG, le principal fournisseur du commerce biologique spécialisé et des magasins diététiques, ont élaboré mi-avril PointBio, un programme de qualité. Ce dernier assurera une présentation commune, facilement reconnaissable.

Ernest Ghislain

Photo: Entre 2012 et 2013, le chiffre d’affaires des fruits et légumes Bourgeon a progressé de 13,6%. / © Copyright Bio Suisse