Il y a environ 3000 ans, les hommes commencent à utiliser du savon pour se laver et pour nettoyer leurs vêtements. Les Romains utilisaient des laveries publiques appelées « ateliers de foulons », l’équivalent de nos laveries automatiques. Des fresques retrouvées à Pompéi témoignent de l’importance que les Romains accordaient au lavage du linge. Les grands ateliers de foulons se composaient d’une vaste pièce dans laquelle de très grandes cuves creusées dans le sol étaient reliées les unes aux autres. Les vêtements étaient mis à tremper dans ces cuves, puis lavés. Des presses, généralement en terre cuite, étaient disposées sur trois pans de mur. Les employés foulaient ou dansaient sur les vêtements ; ils utilisaient des détergents, tels que la terre à foulons qui était conservée dans de petites jarres. Ce détergent permettait d’enlever le gras et de raviver les couleurs. L’urine, recueillie dans les toilettes publiques, servait d’agent de blanchiment ; il en était de même du soufre, que l’on faisait brûler sous des cadres en bois placés en dessous des vêtements suspendus. Après avoir été pressés, les vêtements étaient remis à tremper dans les cuves, pour y enlever les détergents. Après le premier rinçage, les cuves étaient à nouveau remplies et les vêtements étaient rincés une seconde fois. Le séchage se faisait sur des cadres métalliques en forme de cloche sous lesquels on faisait brûler du soufre.
Peur de l’eau
Au Moyen-Age, les populations européennes se préoccupent beaucoup moins de l’hygiène, et la santé publique décline. Les hommes commencent à avoir une peur superstitieuse de l’eau, croyant qu’elle véhicule des maladies, de sorte que les bains ne font plus partie des activités quotidiennes. Au lieu de cela, les gens prient et font des pèlerinages, ils croient que le péché est aussi à l’origine des maladies. Les vêtements ne sont lavés qu’après avoir été portés plusieurs mois.
Au début de la Renaissance, les hommes continuent à avoir peur de l’eau. Ils croient que l’eau, en dilatant les pores de la peau, expose les organes à des maladies. Mais au cours de la Renaissance, le souhait de la noblesse de faire la preuve de son appartenance à une classe supérieure incite toutefois les nobles à accorder davantage d’importance à leur hygiène personnelle. La mode et le changement fréquent de vêtements propres sont deux symboles d’appartenance à la classe aisée. La science progresse, les médecins commencent à comprendre que le manque d’hygiène est un facteur de propagation des maladies contagieuses. Des campagnes de propreté sont organisées, et l’on recommande aux populations de faire bon usage du savon.
18e et 19e
Au cours du 18e siècle, la propreté personnelle devient un symbole de statut social. La science et la technologie font d’énormes progrès. Les premières machines à laver révolutionnent les procédés de lavage du linge. Lorsque les bactéries et leur rôle dans les infections et les maladies contagieuses sont découverts au milieu du 19e siècle, les hommes comprennent l’importance que l’hygiène à sur la santé. Avec le renforcement de l’essor industriel à la fin des années 1800, les répercussions sur l’environnement de l’élimination des déchets non traités deviennent de plus en plus sensibles.
20e et 21e siècle
Au cours du 20e siècle, l’hygiène devient de plus en plus une priorité et le savon joue un rôle de plus en plus important.
Le développement des machines à laver et la technologie des sèche-linge se sont accélérés, avec pour résultat des machines plus pratiques et plus efficaces.
Durant les deux guerres mondiales, les recherches dans le domaine des détergents s’accélèrent en raison des pénuries de graisses animales et végétales et du besoin des armées de nettoyer les uniformes dans de l’eau froide et calcaire.
Dès 1950, les produits à base de savon ont peu à peu été remplacés par des détergents synthétiques issus de dérivés du pétrole, d’huiles végétales et de graisses animales. Le développement des détergents à usages multiples commença en 1946, lorsque les premiers détergents contenant des agents de surface et des adjuvants furent introduits en Amérique.
M. M.