Pendant l’averse

Pluie et temps maussade sont propices à quelques réflexions, en espérant l’été proche…

Artisans restaurateurs
15 grands chefs français, dont Alain Ducasse et Joël Robuchon, ont lancé l’idée de distinguer les restaurants où le chef «fait maison», soit un restaurant sur quatre. Les chefs distinguent ainsi les «commerçants restaurateurs» des «artisans restaurateurs», pour faire reconnaître en ces derniers des «militants de la qualité».
Une plaque en email, millésimée, informera le client qui saura ainsi où il met les pieds.

Les candidats devront soigner l’accueil, indiquer l’origine des produits, avec un vrai chef en cuisine. Le restaurateur postulant enverra un dossier au Collège culinaire – le forum de ces grands chefs – qui pourra
l’accepter ou le refuser.

Adoubé, le restaurateur devra, par la suite, obtenir au moins 75% de satisfaction de ses clients, qui répondent, sur le site du Collège culinaire, à des questions sur l’accueil ou la transparence des produits. Une idée à imiter en Suisse?

Rester vigilant
Par delà les anecdotiques soucis des fromagers français, avec les USA qui bloquent la mimolette gauloise, laquelle fait de l’ombre au Cheddar «made in» sur place, mieux vaut se préoccuper des dernières trouvailles des cousins d’outre atlantique, en matière de malbouffe.

Le steak US badigeonné à l’acide lactique vient d’être admis par Bruxelles, après un lobbying effréné de ces braves gens, jugeant plus simple, au lieu de se fatiguer à respecter des mesures d’hygiène dans la chaîne d’abattage, de badigeonner la viande à l’acide lactique, pour lui rendre un aspect…virginal!

Dans la foulée, ils ne désespèrent pas de faire admettre à l’Europe leur poulet débarrassé de tout microbe, grâce à un trempage dans une solution d’eau de javel, ou leur boeuf hypertrophié au moyen d’hormones distribuées par un implant derrière l’oreille…

Cheval de troie ou vache de quatre?
A Genève avait lieu le 18 mai, une…veggiepride. Quèsaco? Une parade pour afficher sa fierté de ne plus rien manger que de l’herbe, en une quasi religion face aux méchants omnivores forcément végéphobes que nous sommes à peu près tous. Comme il n’est pas possible, à leurs yeux, d’être indifférent à leur dogme, nous sommes forcément CONTRE eux. Forcément.
Pourquoi tant de gesticulations dans leurs convictions végétaro-végétaliennes?
Pour réguler la consommation de viande sur terre (un peu moins chez nous pour un peu plus chez les autres)? Nenni.
Mettre un terme à une déforestation galopante en certains points de la planète? Pas d’avantage.
Leur unique but est d’affirmer le droit des animaux à mourir de vieillesse.
Se sont-ils une seule fois imaginés, ces (forcément) citadins, avec une vache en guise d’animal de compagnie, à lui administrer l’extrême onction, peut-être?
Entre deux caprices de riches, ces chérubins réalisent-ils un instant qu’un milliard de LEURS semblables aimerait tellement ça, manger parfois un peu de viande, mais n’en a pas les moyens…
La tolérance, ne reste-il que des maisons, pour ça?

JF Ulysse