Stéphane Jan, un enseignant passionné

Wiberg, expert en condiments.© DR

Au Centre de Formation Professionnelle Service et Hôtellerie-Restauration, Stéphane Jan prépare ses élèves aux diplômes d’attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) et au certificat fédéral de capacité (CFC). Interview

Stéphane Jan, quelle est votre fonction au CFP SHR?
Je suis d’une part enseignant auprès des apprentis cuisiniers pour les présenter aux examens de l’AFP et du CFC mais également responsable technique pour le brevet fédéral de chef cuisinier et formateur au diplôme fédéral de chef de cuisine, la distinction la plus élevée de notre profession. Je couvre ainsi la majeure partie des formations diplômantes de notre métier que j’aime par-dessus tout et pour lequel je m’investis depuis maintenant de longues années. Je me charge également de la formation des adultes qui s’adresse à ceux qui peuvent justifier de cinq ans d’expériences et qui souhaitent valider leurs compétences par l’obtention du CFC.

A qui s’adressent ces différentes formations?
L’AFP qui est relativement récente, elle date de 2004, s’adresse aux jeunes qui auraient quelques difficultés à suivre les cours de CFC et se prépare en deux ans. Comme le CFC, c’est une formation duale, c’est-à-dire qu’elle alterne les cours théoriques au centre et les cours pratiques en milieu professionnel. A l’obtention du diplôme, l’élève a ensuite la possibilité d’accéder en deuxième année de CFC et ainsi d’obtenir cette qualification en quatre ans au lieu de trois. Cette possibilité limite le décrochage que l’on enregistrait pour le cursus CFC. Certains de nos élèves ayant plus de difficultés que d’autres, notamment en français, peuvent ainsi se former dans de meilleures conditions. Le CFC s’adresse également plutôt aux jeunes mais également aux adultes qui ont au moins cinq ans d’expérience professionnelle. Selon le nombre d’inscrits, les cours peuvent être communs et l’on se rend compte que la cohabitation des générations, les plus jeunes ont environ 17 ans tandis que d’autres peuvent avoir dépassé la quarantaine, se passe très bien et crée même une émulation profitable à tous.

Quelle évolution avez-vous pu observer depuis vos débuts d’enseignant?
Lorsque j’ai commencé, notre métier n’avait guère la côte et les inscriptions n’étaient pas légion. Les horaires décalés, le travail du soir et du week-end n’attiraient que peu de candidats. Aujourd’hui la situation est bien différente et les jeunes prennent conscience des côtés positifs de notre profession. En premier lieu, les débouchés qu’il offre séduisent en cette période de crise tandis que l’évolution de carrière bien réelle offre de belles perspectives. Ainsi nous accueillons environ une soixantaine d’apprentis et une vingtaine d’adultes à chaque cession.
Les méthodes d’enseignement ont également bien évoluées et nous sommes établissement pilote dans le domaine digital. Nos élèves peuvent dorénavant s’équiper d’une tablette sur laquelle ils peuvent télécharger l’ensemble des cours mais également rester en relation avec leurs professeurs avec l’avantage de nouer une relation plus étroite et plus personnalisée entre l’enseignant et l’apprenti. A la condition de définir clairement des plages horaires de connexion, cette option est très appréciée tant du côté des élèves que des professeurs.
Frédéric Finot