L’idée derrière Bottle Back est simple : réduire l’impact environnemental du conditionnement du vin en mettant en place un système de collecte et de lavage des bouteilles. Actuellement, la majorité des bouteilles de vin sont produites selon le standard du « verre perdu », conçu pour un usage unique. Pour pallier ce problème, Bottle Back a imaginé deux nouveaux formats de bouteilles réutilisables, en « qualité verre circulant » : une bourguignonne et une bordelaise. Ces bouteilles présentent une épaisseur de verre homogène pour garantir leur résistance lors des lavages successifs.
« La production de bouteilles en verre représente une part significative de l’empreinte carbone des domaines viticoles, estimée entre 30 et 40%. En réutilisant les bouteilles, il est possible de réduire cette empreinte jusqu’à 85%. Bien que le recyclage du verre soit largement pratiqué en Suisse, avec un taux de 94%, il reste énergivore. La réutilisation offre une alternative plus écologique en diminuant la consommation d’énergie et l’exploitation des matières premières », explique Catherine Cruchon-Griggs, présidente de Bottle Back.
Une phase pilote convaincante
Grâce à la phase pilote qui a duré près de deux ans, Bottle Back a pu travailler sur plusieurs aspects sur lesquels il y avait encore des points d’interrogation pour apporter des réponses claires aux vignerons qui souhaitent rejoindre ce système et aussi pour trouver des solutions pour les consommateurs et pour toute la filière. Plusieurs études ont été menées. Elles ont porté sur des étiquettes hydrosolubles ainsi que l’hygiène des bouteilles à la sortie du lavage. Une étude sur le cycle de vie des flacons a montré que réutiliser une bouteille utilise 50% d’eau en moins et que cette approche est beaucoup moins gourmande en énergie.

Un défi logistique et financier
Pour que ce système fonctionne, il est indispensable de structurer un réseau efficace de collecte et de lavage. Dans ce domaine, la Suisse a tout pour bien faire. Les ménages ont l’habitude de trier les bouteilles. Ce ne serait donc pas une contrainte supplémentaire que de disposer les bouteilles réutilisables dans des containers ad hoc. De plus, les centres de lavage sont les mêmes qui distribuent les bouteilles. Quant aux restaurateurs, ils travaillent déjà avec des bouteilles réutilisables pour les minérales et la bière et sont familiers du système.

Pour Catherine Cruchon-Griggs, le plus gros défi est financier : « Nous avons pu finaliser des prototypes de deux bouteilles et devons financer les moules pour leur production pour un montant de 120 000 francs. Nous espérons un soutien de l’Office fédéral de l’agriculture qui nous aiderait grandement. Ce serait génial que l’État voie l’intérêt de ce projet d’un point de vue de l’économie carbone et nous soutienne pour la mise en place des systèmes de collecte. »
Autre point majeur : la nécessité d’avoir un volume suffisant en précommande de bouteilles réutilisables pour que le fabricant accepte de mettre en place une ligne de production. Selon une première offre en mains de Bottle Back, on parle de 1 million de flacons par forme. Actuellement, les vignerons se sont engagés à acquérir quelque 450 000 flacons. D’autres demandes d’offres sont en cours. Elles permettront de fixer un prix par bouteille. L’association mise sur l’engagement de gros acteurs du secteur dans ce projet porteur de sens. Dans une deuxième phase, Bottle Back entend investir dans la communication pour faire connaître le concept du public.
Manuella Magnin
Analyse de contribution par processus
Bouteille Classique Réutilisable (Méthode d’impact World +)

et de la bouteille réutilisable réalisée avec la méthode : Impact World +.