Claude Frôté

L’année a été compliquée dans le domaine de la restauration, avez-vous un instant songé à tout arrêter ?
Claude Frôté : À aucun moment ! Un capitaine ne tient pas la barre que par beau temps. Il doit pouvoir affronter les tempêtes, faire face aux avaries et surmonter les difficultés. C’est ma responsabilité de patron de rester à ma place en toutes circonstances.     

Comment avez-vous occupé ces longues périodes de fermeture ? 
C. F. : J’ai été très occupé. Pendant ces cinq mois, j’ai éprouvé énormément de plaisir à consacrer du temps à mes enfants et petits-enfants. J’en ai aussi profité pour procéder à quelques travaux dans mon établissement ; revoir certaines choses qui étaient restées en suspens faute de temps. J’ai aussi travaillé dans ma vigne. C’est une activité que j’aime beaucoup. En ce qui me concerne, le temps est passé très très vite ! 

Quel plat vous a amené du réconfort pendant ces mois interminables ? 
C. F. : Tous les plats (rires) ! Bien manger est un plaisir permanent. Dès notre naissance, la première de nos préoccupations consiste à manger. J’ai donc pris le temps de cuisiner pour la famille ou des amis. Nous avons eu de beaux moments de convivialité, devant un bon plat ou, tout simplement, en partageant un saucisson et un crotchon de pain…

Les clients étaient-ils au rendez-vous dès la réouverture ? Leurs attentes étaient-elles différentes ?
C. F. : Ils sont tous revenus, plus aimables que jamais. Depuis le mois de juin, j’affiche complet, aussi bien à midi que le soir. Les gens se sont rendu compte que nous étions indispensables. Les repas à l’emporter ou ceux à la va-vite sur un coin de table, ça finit par être frustrant et c’est moins bon. Je connais très bien la plupart de mes clients. Comme nous, ils ont tous été ravis de nos retrouvailles. 

Est-ce que le pass sanitaire est un frein à vos activités ?
C. F. : Je sais que certains restaurateurs rencontrent des difficultés à cause de ça. Mais ce n’est absolument pas le cas chez-moi. Au contraire ! Mes clients sont vaccinés, mon personnel aussi. Du coup, l’ambiance est très détendue, même parmi ceux qui craignent la maladie. Nous vivons une pandémie. Il faut bien prendre des mesures. C’est quand même mieux que de devoir encore fermer. Non ?

Comment envisagez-vous l’avenir aujourd’hui ?
C. F. : Très sereinement ! Nous avons le savoir-faire, des produits frais, naturels et de proximité. Nos clients savent que nous sommes des artisans et que nous faisons tout nous-mêmes. Ils nous sont fidèles. Je n’ai aucune raison de m’inquiéter.

Quel est le plat que vous dégusterez pendant les fêtes ?
C. F. : Je ne sais pas encore (rires) ! Mais il est certain que je vais cuisiner. Peut-être un lapin ou de l’agneau. Je ferai mijoter tous les produits dans une casserole et chacun viendra se servir. L’important, c’est de cuisiner. C’est un vrai plaisir, autant pour le cuisinier que pour les convives.  

Propos recueillis par Georges Pop   



Claude Frôté
Restaurant gastronomique Le Bocca
Avenue Bachelin 11
2072 Saint-Blaise
www.le-bocca.com