Concours du Meilleur Sommelier du monde « Une expérience extraordinaire »

Réza Nahaboo, vous avez représenté la Suisse au concours du Meilleur Sommelier du monde 2023, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Réza Nahaboo : C’était extraordinaire. Je caressais depuis longtemps le rêve de participer à une telle compétition. J’ai déjà concouru à Chypre pour le titre du Meilleur Sommelier d’Europe & Afrique à Chypre en 2021. Même si je ne suis pas arrivé sur le podium, je garde un super souvenir de ces compétitions et, surtout d’avoir passé les sélections pour représenter la Suisse, un pays que j’aime énormément.

A Paris, vous vous êtes classé au 12e rang. Qu’est-ce qui vous a manqué ?
R. N. : Je me suis fait piéger sur l’accord avec le menu végane. J’ai zappé la consigne et suis parti sur une volaille rôtie… Je manquais aussi de connaissances en cocktails, et puis j’ai fait aussi une erreur sur le type de bois utilisé pour l’élevage d’un cru rouge. 

Réza Nahaboo. Crédit photo: ASI/HRVPROD

Comment vous préparez-vous aux concours ?
R. N. : Je m’astreins à un entraînement régulier. Pour le concours du Meilleur Sommelier du monde, j’ai pris deux mois de congé sans solde afin de me préparer au mieux. Il faut mémoriser la théorie, l’approfondir, avoir des connaissances techniques sur les vins, la vinification, les cépages, mais aussi en géologie, en géographie. Nous devons connaître de façon approfondie tout ce qui peut se servir en restauration, comme les cocktails, le saké, les spiritueux, le café, le thé, les bières, les eaux minérales, le chocolat, les cigares… Un véritable savoir encyclopédique !

Êtes-vous coaché ?
R. N. : Je bénéficie de conseils avisés de sommeliers très pointus et je participe à des groupes de travail. Nous échangeons beaucoup par mail ou whatsapp. Nous faisons des tests entre nous sur diverses thématiques qui reviennent dans les concours. En France, les candidats bénéficient d’une préparation mentale pour gérer le stress et la précision. Cela passe même par des séances de tir à l’arc ! Rien de tout ça chez nous.

Votre prochain objectif ?
R. N. : Le prochain concours du Meilleur Sommelier d’Europe & Afrique à Belgrade en Serbie, puis le concours du Meilleur Sommelier du monde dans 3 ans, si je suis sélectionné.

Vous êtes né à la Réunion qui ne produit que très peu de vin. Comment vous est venu cette passion ?
R. N. : J’ai effectué une formation dans le domaine de la restauration durant laquelle j’ai rencontré un sommelier érudit qui m’a beaucoup impressionné. Ça a été un véritable déclic pour moi.

Le vin qui vous a le plus marqué ?
R. N. : La Tâche 1998 du Domaine de La Romanée-Conti. Un cru tout simplement extraordinaire !

Vos cépages suisses préférés ?
R. N. : Je suis super fan de la Petite Arvine, qui pour moi est le véritable porte-drapeau de la viticulture suisse. J’aime aussi beaucoup la Syrah du Valais, le Pinot noir de Neuchâtel, d’Argovie et des Grisons.

Propos recueillis par Manuella Magnin