« Je suis paysan. Au début je cherchais juste des terres à exploiter. Le vin était juste un hobby. Mais j’ai une grand-mère originaire de Rhénanie, en Allemagne, pays du vin par excellence. J’ai fini par me consacrer entièrement à mes vignes, ainsi qu’à mon verger », confie ce Bâlois d’origine. Il reconnaît que les débuts ne furent pas faciles. Il a dû sélectionner les cépages les plus résistants, les mieux adaptés à ce très beau, mais rude environnement.
Un jeune vignoble en devenir
Son choix s’est finalement porté sur le Cabernet Noir, ainsi que sur le Cabernet-Cantor pour les rouges, le Solaris et le Johanniter pour les blancs ; des cépages nobles, mais robustes, emblématiques du jeune vignoble jurassien. Ce vignoble n’existe en effet que depuis les années 80. Il ne s’étend encore, modestement, que sur 18 ha. Le domaine de Thomas s’étire quant à lui sur un hectare et demi et fournit, bon an mal an, quelque 12 tonnes de bon raisin.
N’en déplaise aux mauvaises langues des plaines ou des souriantes rives de nos lacs, les belles bouteilles du Domaine des Rocailles sont appréciées et très demandées : on les trouve dans plusieurs restaurants d’Ajoie et des Franches-Montagnes. Et les clients viennent parfois de loin, de Fribourg notamment, pour se procurer ces vins singuliers et rares. « Tout part ! À la fin d’une saison, il ne me reste rien… », se réjouit ce pionnier volontaire dont la réussite s’est forgée à la force des bras.
À 65 ans, Thomas se donne encore deux ans de travail. Après quoi il songera à confier son domaine à sa femme Élisabeth, ainsi qu’à sa fille Tirza qui a suivi ses traces dans le métier. L’avenir de ce joli et si singulier domaine est d’ores et déjà assuré.
Georges Pop