Le nouveau visage du Gruyère AOP

Le Cafetier : Il semble bien que vous baigniez dans l’univers du fromage depuis votre plus tendre enfance
Olivier Isler : 
Je suis né dans le Jura bernois. Mon papa était artisan maréchal-ferrant et mon grand-père producteur de lait. Il livrait son lait aux laiteries et fromageries de la région. On y produisait déjà du Gruyère, même si l’AOP est venue plus tard. Oui, j’ai grandi dans un milieu agricole, ce qui dans une certaine mesure a orienté mes choix professionnels ultérieurs.

L. C. : Votre première rencontre avec le Gruyère ?
O. I. :
 Dans mon souvenir, je devais avoir 4 ou 5 ans. C’était lors de la visite d’une métairie… On m’a fait goûter du Gruyère. Je me souviens m’être exclamé : « Ah ! ça, c’est du bon fromage ». Lors de mon apprentissage, j’ai appris à produire aussi bien de la Tête de Moine que du Gruyère. Après quoi, j’ai eu la chance de travailler pour le fromage le plus étonnant du monde (Ndlr : La Tête de Moine) ainsi que pour le meilleur fromage du monde (Ndlr : Le Gruyère).

© gruyere.com

L. C. : Alors que vous prenez la direction de l’IPG, quel message souhaitez-vous adresser à vos sociétaires ?
O. I. :
 Le Gruyère est un fleuron de notre patrimoine. Sa réputation et le succès de ses exportations reposent sur l’extraordinaire savoir-faire de toute la filière dont la dynamique est très positive. Les membres peuvent être fiers. Je me réjouis de mettre mon expérience à leur service et à celui du Gruyère AOP, l’objectif commun étant de continuer à satisfaire les exigences des consommateurs. 

L. C. : Les défis ne manquent pas !
O. I. : 
Je n’ignore rien de la situation géopolitique du moment ! Elle est certainement tendue. Mais par le passé aussi il y a eu des moments de difficultés. Ils ont été surmontés. Nous allons faire en sorte que le Gruyère garde la place qui est la sienne, en travaillant sur sa réputation et sur ses valeurs. 

L. C. : Vous êtes marié, père de deux filles. À titre plus personnel, quel est votre plat préféré ?
O. I. : 
Au risque de vous surprendre, je vous dirais une bonne salade de pommes de terre. Cela tient à mes origines rurales, sans doute. Mais j’aime bien aussi une bonne fondue…

L. C. : Moitié-Moitié, Gruyère ET Vacherin… ?
O. I. : 
Bien sûr ! Je ne suis pas sectaire (Rires)…

Georges Pop