Cette tournée promotionnelle témoigne de la dépendance du secteur au marché helvétique : les vins du Tessin, qui jouissent d’une excellente réputation, merlot en tête, sont essentiellement distribués dans notre pays : 50% en Suisse alémanique, 35% dans leur canton d’origine et 10% en Suisse romande. « Au cours de notre tournée nous avons présenté une centaine de vins qui témoignent de la variété de notre production. La dégustation était accompagnée de saucissons et de fromages d’alpage. L’accueil a été très favorable. Si nos finances nous le permettent, nous renouvellerons cette expérience l’année prochaine, avec peut-être davantage d’étapes en Suisse romande. Il nous faut impérativement chercher de nouveaux clients hors du canton », indique Andrea Conconi, le directeur de l’association.
Un tourisme en légère baisse
Cette sortie n’est pas fortuite : « Les touristes suisses, venus en nombre visiter le Tessin pendant la pandémie, ont été plus discrets l’année dernière, avec un impact sur l’écoulement de nos vins. De plus, avec la fin des restrictions, nous avons aussi une recrudescence du tourisme d’achat vers l’Italie, ce qui a influencé nos ventes vers le bas », constate Andrea Conconi. Il espère cependant que les « caves ouvertes » prévues en mai feront le plein de visiteurs. Il compte sur la présence d’une clientèle romande.
« Les Romands viennent de plus en plus souvent pour un bref séjour, par exemple le temps d’un week-end prolongé. Nous ne sommes pas si loin », remarque-t-il.
Côté vendanges, l’année 2022 fut contrastée, selon le directeur de Ticinowine : « Le Sottoceneri a passablement souffert de la sécheresse et la récolte fut réduite. En revanche le raisin récolté était très beau et riche en sucre. Dans le Sopraceneri, qui a peu souffert de la grêle, la qualité et la quantité étaient au rendez-vous. Dans les deux régions, cette vendange promet d’excellents crus, lorsqu’ils seront sur le marché dans deux ou trois ans ».
Le merlot, seigneur incontesté des cépages tessinois
Les quelque mille hectares de vignes cultivés au Tessin sont voués à 80% au merlot (25% blanc). Ce cépage, issu de la région bordelaise a été introduit au sud des Alpes au début du siècle dernier. Avec le temps, il est devenu le symbole incontesté de la viticulture tessinoise. La surface restante est occupée par une vingtaine de variétés, parmi lesquelles se distinguent le gamaret, le chardonnay et le sauvignon. « Nous avons aussi une gamme de vins mousseux très recherchés », précise Andrea Conconi qui, à la fin de l’année, quittera son poste de directeur qu’il occupe depuis le 1er janvier 2015, avec le sentiment du devoir accompli.
Georges Pop
