Dans une autre vie, Olivier Boillat aurait peut-être été restaurateur. « Mes grands-parents étaient propriétaires du restaurant de la Croix Blanche à Undervelier. J’avais 7 ans lorsqu’ils l’ont vendu. Si j’avais été plus grand, j’aurais tout fait pour le garder, quitte à m’endetter », nous a confié cet ingénieur agronome, formé au business. Mais il n’a pas de regret. En charge de la communication et, ponctuellement, de la formation au sein de la FRI, il dit « s’éclater » dans son travail, notamment avec ses élèves. « Aujourd’hui, je nourris les gens par le marketing et l’enseignement », souligne-t-il avec humour et modestie.

Une fondation de droit privé
Créée à la fin des années 1990 par la fusion d’une multitude d’institutions du Jura et du Jura bernois qui agissaient jusque-là séparément, la Fondation Rurale Interjurassienne est devenue le principal instrument du développement rural de la région, se jouant des frontières cantonales. Outre la promotion des produits du terroir et celle de leurs labels certifiés, cette fondation de droit privé dispense formations et conseils, ainsi que des services très divers dans les domaines de l’agriculture, de l’économie familiale, de l’intendance, etc. Olivier Boillat en est l’un des collaborateurs de la première heure.
La madeleine de Proust de notre interlocuteur se trouve être… la Tête de Moine ! Faut-il s’en étonner ? « Quand j’étais gosse, lorsque mon grand-père en achetait une, il la coupait délicatement au couteau. Il nous fallait trois semaines pour la savourer et la finir. Je me régalais… Aujourd’hui, avec une girolle, on peut parfaitement en venir à bout en à peine un jour (rires). » Fidèle aux traditions de son terroir, il déclare aussi sa fidélité sans faille au traditionnel menu de la Saint-Martin. « Un moment convivial et écologique », selon lui, car « tout le cochon y est mangé, sans gaspillage. »
Partager son savoir et cultiver son jardin
À 56 ans, Olivier préfère cultiver les salades de son potager que de s’envoler au loin pour des vacances balnéaires, « par souci de l’environnement », souligne-t-il. Mais il lui arrive de partir en mission pour la FRI en Afrique, au Cameroun, par exemple, où il s’est fait des amis, afin d’y dispenser généreusement son savoir et soutenir les producteurs locaux.
Sa passion pour le terroir et la cuisine est partagée par les siens. Son épouse «adorée», Géraldine, tient la cuisine d’un renommé gîte rural en Ajoie ; l’un de ses fils est boulanger ; l’autre agriculteur et sa fille, active dans le tourisme, a épousé un cuisinier. Seul le quatrième est tombé un peu à l’écart de l’arbre, échappant à cette « fatalité ».
Rendez-vous à Courtemelon
Actuellement, notre homme est très occupé. Il prépare assidûment le 11e Marché & Concours suisse des produits du terroir, rebaptisé Festival Terroir suisse, qui se tiendra du 26 au 28 septembre à Courtemelon, dans le canton du Jura. Le canton de Vaud en sera l’hôte d’honneur. « N’oubliez pas de venir ! On vous y attend », n’a pas manqué de nous déclarer Olivier, avec son inaltérable sourire.
Georges Pop