Si, de nos jours, la Bénichon est synonyme d’abondant banquet, on en vient parfois à oublier qu’il s’agissait à l’origine d’une fête religieuse.
Une célébration paroissiale
Appelée « bénission » – du latin « benedicto » – à la fin du Moyen-Âge, cette célébration encensait l’anniversaire du saint patron de chaque village et celui de la bénédiction de l’église paroissiale. Au fil des décennies, la partie profane de cette célébration prit de plus en plus de place. Les réjouissances duraient trois jours et les paroissiens ne fêtaient pas seulement leur Bénichon, mais ils se rendaient aussi dans les villages voisins, pour danser, boire et manger, multipliant ainsi les jours chômés.

Pour modérer ces abus, dès le milieu du XVIIIe siècle, et jusqu’au début du XXe, les autorités édictèrent toute une série d’interdictions, puis finirent par fixer les dates de la fête au deuxième dimanche de septembre, pour la plus grande partie du canton, et au deuxième dimanche d’octobre pour les régions alpines.
Travaux des champs et désalpe
La fête prit alors une nouvelle dimension, oubliant ses origines religieuses. Elle fut progressivement davantage associée à la fin des travaux des champs pour la Bénichon de septembre, et le retour des troupeaux en plaine après l’estivage pour la Bénichon d’octobre.
De nos jours, la Bénichon est toujours une fête traditionnelle à laquelle les Fribourgeois sont très attachés en participant massivement aux repas oh combien roboratifs qui l’incarnent, avec quelques variantes. Le Jambon de la Borne AOP restant l’incontournable mets de ce menu.
Sources : res.friportail.ch – lebendige-traditionen.ch