Le 16 février devrait être le plus beau jour depuis le printemps 2020 dans l’hôtellerie-restauration. C’est à cette date que le Conseil fédéral pourrait enfin libérer la société suisse de l’étau qui l’empêche de vivre normalement depuis deux ans.
Malgré un taux de contamination record par le variant Omicron, tous les signaux sont en effet au vert. Les hôpitaux ne sont plus surchargés et les signes indicateurs d’une prochaine sortie de crise se multiplient.
Deux variantes
La suppression des autres mesures de lutte contre le COVID-19 fait l’objet d’une consultation auprès des cantons, des partenaires sociaux, des commissions parlementaires et des associations impliquées. Le Conseil fédéral met en discussion deux variantes, élaborées en fonction du moment où la vague actuelle aura atteint son pic. Il prendra une décision lors de sa séance du 16 février.
Dans la variante 1, toutes les mesures de protection tomberaient, à savoir l’obligation de présenter un certificat dans les restaurants, les manifestations et les établissements de loisir et de culture. Fini aussi la contrainte de porter le masque dans les transports publics, les commerces et les autres espaces intérieurs accessibles au public. Plus de restrictions non plus lors de rencontres privées et fin de l’obligation d’obtenir une autorisation pour les grandes manifestations.
Dans la variante 2, la suppression des mesures s’opérerait en deux étapes. Il serait obligatoire de consommer assis dans les restaurants. Les cantons auraient la possibilité d’imposer une autorisation obligatoire, par exemple pour le carnaval. La règle des 2 G s’appliquerait en lieu et place des 2 G+ actuels (discothèques, piscines couvertes, activités sportives intenses et fanfares). Les mesures de protection restantes seraient levées dans un second temps, à savoir l’obligation de porter le masque, la règle des 2 G et l’obligation d’obtenir une autorisation pour les grandes manifestations à l’intérieur.
Aller vite
Les organisations économiques, dont GastroSuisse se prononcent évidemment pour la variante 1. Pour elles, la lenteur du processus concernant le certificat obligatoire, dont pâtissent de nombreuses branches, reste incompréhensible. Les mesures restantes doivent être supprimées le plus rapidement possible et en une seule fois. Il convient aussi de lever la situation particulière et de décréter le retour à la situation ordinaire. La Suisse doit apprendre à vivre avec ce virus sans que les droits fondamentaux garantis par la Constitution ne soient restreints de manière disproportionnée.
« Comme Saint Thomas »
Les restaurateurs interrogés attendent de voir à l’instar de Vincenzo De Rosa, patron du Café de la Place à Plan-les-Ouates. « On est heureux de la suppression du télétravail. Les clients commencent à revenir. Pour le reste, on verra bien. Je suis un peu comme Saint Thomas. On a pris l’habitude de s’adapter… », commente le chef qui vient de faire son pire mois de janvier depuis 14 ans, certaines entreprises ayant vivement recommandé à leurs employés de ne pas se rendre au restaurant.
Manuella Magnin