Jardin des Bières genevoises

C’est la deuxième participation du Jardin des Bières aux Fêtes de Genève, la grande manifestation commerçante autour de la Rade. Le stand regroupait trois petits brasseurs genevois, à savoir le Père Jakob, le Virage et bien sûr la Calvinius.  

«Nous nous devions d’être présents et de représenter Genève», explique le porte-parole de la compagnie Vincent Lacroix. Laurent Papinot, l’inventeur de la Calvinius, était également de la partie sur le stand. Car cette bière genevoise a bientôt 20 ans, 18 ans pour être exact. 

A l’époque, Laurent Papinot faisait œuvre de pionnier en lançant sa petite brasserie. Ce n’était pas l’habitude dans ce canton. Mais victime de son succès, l’inventeur a dû se chercher d’autres opportunités. Car les cafés et les restaurants lui demandaient tellement de son excellent produit qu’il ne pouvait plus suivre. Il s’était donc tourné vers la solution «Appenzeller Bier». Certes le lieu de production était éloigné. Mais Appenzeller Bier fabriquait d’excellents produits. «Cela reste suisse», ajoute Vincent Lacroix. «Et les matières utilisées sont au niveau de qualité de la Calvinius». Autre aspect non négligeable: il faut 7 litres d’eau pour 1 litre de bière. Et l’eau d’Appenzell est excellente.

A l’heure actuelle, construire une nouvelle brasserie avec suffisamment de capacités nécessite un très gros investissement. On peut prendre l’exemple d’Yverdon-les-Bains avec la Bière du Boxer, un investissement qui a nécessité 20 millions de francs, qui comprend son déménagement de Romanel-sur-Lausanne, la rénovation des bâtiments et les machines. Et il y a de plus en plus de petites brasseries en Suisse romande. 

Vincent Lacroix avait demandé conseil directement au CEO de Carlsberg Danemark. Ce manager voyait d’un bon œil la floraison des petites brasseries. Elles sont plus de 700 en Suisse, à l’heure actuelle. Selon lui, toutes ces nouveautés suscitaient la curiosité et formaient le goût à la bière. Certes leur qualité les rendait chères. Mais avec elles, on s’habituait à boire une mousse. Ensuite, rien n’empêchait de revenir aux produits moins chers de Carlsberg.

Pour Vincent Lacroix, la bière est en forte expansion et cela ne va pas s’arrêter de sitôt. Même si brasser 300 hectolitres dans son garage est une bonne chose et que passer à la vitesse supérieure en est une autre. Avec le Jardin des Bières, les mousses produites dans le canton ont apporté leur contribution aux Fêtes de Genève. Et elles comptent bien recommencer l’année prochaine.

Pascal Claivaz