Monument historique posé sur son écrin de vignes de 20 hectares, La Cave du Château de Duillier fait vivre sa troisième génération de vignerons. Grâce à sa magnifique carte de visite, le domaine attire sa clientèle comme un aimant.
La Cave du Château de Duillier a fêté ses 30 ans l’année passée. En même temps ce château magnifique, posé dans un écrin de vignes tout près de l’Ecole d’ingénieurs de Changins, est un monument historique. C’est une demeure du quinzième siècle, qui couronne 20 hectares de vignes exploitées par la famille Humbert depuis 3 générations. Tout se fait au domaine, de l’encavage à la mise en bouteilles. La cave modernisée en 1986 permet la vinification de 14 cépages et la production de crus et de spécialités.
L’aventure continue, si l’on en croit Jacques Humbert, vigneron encaveur de la troisième génération et propriétaire du château de Duillier: «ma vocation, c’est de faire du vin».
Son grand-père avait acquis le domaine en 1922. C’était alors un domaine agricole et viticole. Jacques Humbert a été orphelin de son père très jeune. La famille venait de Machissy au pied du Jura, avec un oncle fromager. C’était alors un monde paysan ou’ le château fonctionnait comme une grande ferme. A l’époque, les nouveaux propriétaires avaient payé 200’000 francs pour racheter le domaine. Dans sa partie agricole, il avait été l’un des premiers à introduire la pomme Golden sur La Côte.
Une affaire qui marche
«Les premières années, ils ont livré aux coopératives», continue le vigneron encaveur. «A l’époque on avait commencé avec 6 ou 7 hectares de vignes. Actuellement, le domaine viticole exploite 20 hectares, en propriété et en location». On a fini par arracher les trois hectares d’arbres fruitiers. «A 21 ans j’ai repris l’exploitation, avec une formation de caviste et d’œnologue faite à Changins, tout proche». La famille était très ancrée dans le terroir, avec un père qui avait été juge auxiliaire au tribunal d’arrondissement de Nyon. Il aurait même pu être préfet du district. La succession ayant été réglée dans de bonnes conditions en 1993, l’activité viticole a continué de plus belle, sous la gouverne de Jacques Humbert qui a repris le château et les vignes.
Il est à même de vendre le 80% de sa production aux privés et aux commerces. C’est une motivation: mettre le maximum de vin en bouteilles. Le 25% de ses bouteilles, il les vend aux restaurants. «Ce qu’il faut, c’est des produits de qualité avec des prix qui correspondent. Et aussi donner l’envie d’un terroir de proximité». L’exportation ne concerne qu’une petite partie de la production.
Ouvert du lundi au samedi
«Je suis un puriste et je préfère les cépages purs, avec une dérogation pour le Merlot Cabernet Franc. Je fais aussi des vins effervescents, car les statistiques montrent qu’ils sont à la mode». Des vins blancs, des rouges, des vins doux. «Nous avons également des clients pour les rosés, les meilleurs du canton.»
Un atout du Château de Duillier, c’est d’être ouvert 5,5 jours par semaine pour les amateurs et la clientèle. «Nous avons beaucoup de visites de la région». Une voisine chinoise, dont la famille se trouve à Hong Kong, a passé commande pour 240 bouteilles, que nous avons envoyées là-bas. Un autre client, un Valaisan qui a développé une chaîne de restaurants et d’hôtels au Mexique, lui passe des commandes pour ce pays.
Le Château de Duillier, c’est une image forte qui attire le client sur place. Ses produits phares sont le Chasselas, bien sûr, mais également le Chenin Blanc sec avec une pointe d’acidité et la Grande Réserve de la Chapelle, un vin blanc brut sec gazéifié. Dans les rouges, il y a le Merlot Cabernet Franc, un vin barriqué très bon pour les mets de chasse.
Pascal Claivaz
www.chateau-de-duillier.ch