Soutenu par une grande partie des sections de GastroSuisse, le salon Careho rassemblera les fournisseurs bien connus de la restauration romande. Voyons comment la société Mérat & Cie SA fait face aux défis du développement durable dans un secteur fortement attaqué.
La maison Mérat est active depuis plus de 70 ans. Les secrets de sa longévité seraient-ils en lien avec un certain état d’esprit novateur? Plongeons dans l’univers du développement durable, pour mettre en lumière la manière exemplaire dont Mérat a intégré la durabilité à tous les échelons.
Durabilité complète
L’agriculture durable et le respect des animaux et de la nature sont des notions importantes pour Mérat. Le concept de durabilité mis en place1 prend en compte le processus entier, lequel débute par la production animale et se termine lors de la consommation du plat cuisiné dans l’assiette du client final.
A y regarder de plus près, il faut noter que la stratégie de durabilité implantée chez Mérat rassemble un nombre remarquable d’éléments-clés du développement durable. Un effet secondaire bénéfique pour Mérat d’avoir rejoint Saviva. Plus globalement, cela traduit la volonté de la M-Industrie de réduire son impact environnemental et un questionnement de fond sur l’optimisation économique, écologique et sociale de leurs exploitations (modèle tridimensionnel), avec des mesures en place pour 2020. L’objectif le plus ambitieux, d’ici 2040, est que 100% des matières premières avant transformation soient durables, de travailler avec 100% d’énergies renouvelables et que le processus de recyclage soit à 100% complet.2 On pourrait alors imaginer qu’il n’y ait qu’un pas à faire pour une durabilité intégrale, celle qui consiste à créer des produits alimentaires régénératifs pour l’homme et la planète. A méditer…
Respect des normes
Mérat s’inscrit dans la continuité. A chaque étape, chaque processus est soumis à validation, selon les cahiers des charges des organismes certifiants et labels avec lesquels la firme collabore (Bio Suisse, Friendly Work Space, BioGreenline, Suisse Garantie, etc.). Plus concrètement et en guise d’exemple, ces contrôles qualités axés durabilité se traduisent par la traçabilité de l’origine de la nourriture des animaux et par des mesures bien-être qui vont jusqu’à la limitation des trajets kilométriques entre le lieu d’élevage et celui d’abattage. D’ici 2020, les standards suisses de bien-être animal seront d’ailleurs imposés aux filiales étrangères de la M-Industrie2.
Elément novateur, Mérat veut valoriser complètement les carcasses issues de l’abattage. Cela passe par une élimination écologique des déchets organiques, en collaboration avec BioGreenLine, un organisme qui lutte contre le gaspillage alimentaire dans le monde entier. La marque employeur se veut aussi exemplaire par le biais d’avantages sociaux, en proposant aux salariés l’accès à la formation de base et complémentaire, ainsi qu’à des programmes de développement personnel en lien avec leurs préférences.
Consommateur acteur
Face aux scandales aussi récurrents qu’anxiogènes en matière d’alimentation et de ses conséquences (probables ou avérées) sur la santé, les fournisseurs de produits alimentaires doivent pallier aux questions toujours plus pointues du consommateur. Labelliser est un premier pas vers une plus grande sécurité pour l’exploitant, mais les normes elles-mêmes avancent à petits pas et ne sont
pas une assurance tous risques. Favoriser les circuits courts et lier des relations de confiance entre les différentes parties prenantes reste déterminant.
Pour acquérir à leur cause les défenseurs de la vie animale, les producteurs du secteur agro-alimentaire misent aussi sur le commerce de spécialités végétariennes. Un axe de diversification particulièrement pertinent dans le futur.
Pamela Chiuppi
Sources: 1/ Le développement durable tout au long de la chaîne de production de viande (Mérat 2009/2010)
2/ 2040 M-Industry Sustainability Roadmap de la Fédération des coopératives Migros, Zurich.
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