Apprentis cherchent formateurs

La pandémie qui dure depuis plus d’un an a eu un impact négatif sur le déroulement des choix de carrière. Qu’à cela ne tienne ! L’ouverture prochaine des établissements au public devrait inciter les professionnels de la branche à engager des apprentis. L’équipe de promotion de la relève de GastroSuisse et HotellerieSuisse a d’ores et déjà élaboré un arsenal de mesures qui seront déployées ces prochains mois pour attirer de nouveaux talents.

Du côté de Genève, on ne reste pas les bras croisés. Guillaume Saehr, conseiller en formation à l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (DIP), bat la campagne pour expliquer aux professionnels de la branche tout l’intérêt qui est le leur de disposer d’une relève formée par leurs soins.

Incitations financières
Prenons l’exemple d’un ou d’une jeune qui souhaite pratiquer le magnifique métier de cuisinier. Deux voies sont possibles : l’attestation fédérale professionnelle (AFP) ou le certificat fédéral de capacité (CFC). L’AFP est délivrée au bout de deux années de pratique et de théorie, sanctionnées par un examen. Le CFC implique 3 ans de formation.

La Ville de Genève offre un chèque de CHF 3000.- à tout employeur qui engage un apprenti qui va au bout de sa formation et CHF 5000.- pour un candidat à l’AFP. Le canton de Genève prend en charge pour sa part les trois premiers mois de salaire d’un jeune qui souhaite se former.

Simplicité administrative
Du côté de l’employeur, le processus pour devenir formateur se déroule sans prise de tête : « Il suffit de remplir un formulaire, d’indiquer sa raison sociale, son inscription au registre du commerce, et de spécifier les diplômes acquis », précise Guillaume Saehr. Le candidat formateur reçoit ensuite la visite d’un commissaire qui devra s’assurer des compétences que pourra acquérir l’apprenti dans l’établissement. 

Le formateur doit être détenteur d’un CFC ou d’un titre jugé équivalent. L’établissement doit être en mesure d’enseigner les bases de la cuisine française car ces connaissances spécifiques déclinées dans le PAULI, bible du cuisinier, seront exigées lors de l’examen final. En deux semaines, l’autorisation peut être délivrée. Des stages tournants au sein de plusieurs établissements peuvent également être envisagés.

Apprentis et formateurs ne sont pas lâchés ensuite dans la nature. Ils sont suivis durant toute la durée de l’apprentissage.

Convaincu ? N’hésitez pas à vous adresser à Guillaume Saehr pour plus d’informations :
Tél. 022 388 46 32, guillaume.saehr@etat.ge.ch

Manuella Magnin

«La transmission des savoir-faire est un devoir »

Patron du Café de la Place à Plan-les-Ouates, Vincenzo de Rosa s’engage à fond pour l’apprentissage. Interview. 
Dans votre établissement, vous formez des jeunes tant en cuisine qu’au service. Pourquoi vous engager pour l’apprentissage ?
Vincenzo de Rosa : Au Café de La Place, nous formons depuis 2009 en cuisine et depuis 2013 en service. Nous avons d’ailleurs été reconnus meilleure entreprise formatrice en 2014 pour le pôle services et hôtellerie-restauration. La formation offre la certitude de disposer d’employés et d’une relève qualifiée pour l’avenir de notre profession. La restauration est un monde de passionnés et de partage et il est évident pour nous de transmettre tout cela à la jeunesse, surtout si elle est motivée. J’ai moi-même suivi ce cursus en effectuant mon apprentissage à Genève (l’Hôtel du Rhône). Pour moi, c’est un devoir transmettre ce que l’on nous a appris, notre savoir-faire. C’est aussi une valorisation de notre métier. Dans le contexte actuel, il devient important de continuer à former des apprentis.