Domaine de l ’Abbaye

Une philosophie gagnante

A la veille des dernières élections fédérales, la RTS a consacré un reportage à la commune de Presinge. Pas tant pour son nombre de votants qui auraient pu faire basculer le résultat du scrutin dans un sens ou dans l’autre, mais bien pour son étiquette verte. La petite bourgade au pied du Salève est un havre de paix, un lieu où les quelque 800 habitants vivent en harmonie avec une belle nature qu’ils chérissent plus que tout.

Parmi eux, la famille Läser. Depuis près d’un siècle, elle veille sur le Domaine de l’Abbaye, propriété de l’Etat de Genève. Aujourd’hui, ce sont Martial et Thomas qui sont aux commandes. Les deux jeunes frères trentenaires fourmillent d’idées pour développer leur exploitation. 

Avec ses 50 hectares de grandes cultures et son élevage de bovins de race limousine, il y a certes de quoi faire. Mais au-delà de la production en bio, ce qui frappe ici c’est tout le génie mis dans la transformation des produits de la terre pour leur conférer une valeur ajoutée. 

Tout est fait sur le domaine, de la récolte au produit fini, en passant par son conditionnement dans des sachets et cartons fabriqués en Suisse. Ainsi, le maïs, par exemple, devient polenta fine ou grossière, galette apéritive ou popcorn. Le blé est soufflé pour en faire un incontournable d’un petit-déjeuner local. Il est aussi légèrement torréfié, et appelé « Blé’zotto », pour être cuisiné comme un risotto. Des produits savoureux et originaux en vente aujourd’hui dans une centaine de commerces de Suisse romande.

Du local en bocal
Les Läser confectionnent leurs spécialités en flux tendu, en fonction de la demande. Les consommateurs proches peuvent venir s’approvisionner directement au local de vente de la ferme qui propose ses farines, ses céréales, sa viande, mais également une kyrielle de produits de collègues, comme les fameux poulets bio de Jussy, d’exquises bières et confitures, des miels ainsi que des eaux-de-vie et vins locaux.

Adeptes du vrac, le Domaine de l’Abbaye invite les chalands à se munir de leurs propres contenants afin d’éviter les déchets inutiles.

Pour les professionnels
Quinoa, millet, polenta, sarrasin, céréales pour le petit-déjeuner ou encore le Blé’zotto commencent à séduire la restauration. « Certains chefs ne s’intéressent à nous que durant la Semaine du Goût et c’est un peu dommage. Nous pouvons toutefois compter sur quelques professionnels qui nous prennent régulièrement nos produits », explique Martial qui aimerait à terme développer le marché de la restauration et des cantines scolaires.

Textes : Manuella Magnin/Photos : Sedrik Nemeth