Fromages d’alpage, une carte postale sur un marché exigeant

Voici un anniversaire dont la liturgie intègre un profond respect des hommes et des femmes qui travaillent le fromage en alpage, un dur labeur qui engendre un produit d’exception, mais qui reste un produit qui se doit de s’inscrire dans une politique commerciale et économique de nos régions, de notre pays. Les fromages d’alpage sont de ceux qui ne se mangent pas perdus au fond d’un banal sandwich destiné à la consommation en série, ces fromages, par leur ADN, forcent le respect.

Fromages en fête

Dire que les racines fribourgeoises du fromage forment le socle du terroir de toute une région me semble un doux euphémisme, tant ces deux éléments sont intimement liés. Créée en 1998, la Coopérative fribourgeoise des producteurs de fromage d’alpage œuvre à la qualité de la production régionale de fromages. Elle a notamment insufflé une bonne dynamique à la production de la fabrication alpestre et ancestrale des Gruyère et des Vacherins fribourgeois d’alpage AOP, de sorte que les exploitations (34 producteurs, dont 26 lui vendent la totalité ou une partie de leur production de fromage) ont repris une belle vitalité avec l’excellence de la qualité, selon les dires d’André Rémy, Président du comité d’organisation et Président d’honneur de la coopérative. «L’abnégation et la volonté de survivre face à la mondialisation et à la pression des marchés nous ont donné la motivation et la volonté de réussir», note-t-il en regardant en arrière. Les temps présent et futur ne lui échappent pas pour autant, tant il est conscient que la visibilité renouvelée de nos produits et de nos terroirs sont la clé d’une manière pérenne de commercer. Ainsi se déroulera la 1ère vente aux enchères de fromages d’alpage, en lots dûment constitués par des experts. «L’histoire se poursuit, elle s’inscrira dans les livres et rappellera à nos descendants que le travail est impératif, si nous voulons faire perdurer nos traditions et notre savoir-faire», ajoute-t-il. 


Pour René Kolly, le mythe des jolies montagnes est à mettre en perspective avec les réalités économiques et les conditions de production difficiles.

Entre mythe et contraintes

«La montagne c’est mon rêve», chantait Joseph Bovet ou «que la montagne est belle», entonnait Jean Ferrat. Ces chansons, que chacun a fredonné une fois, expriment bien le mythe et le rêve que procure la montagne à travers les alpages, les armaillis, les vaches et toute cette nature qui fait rêver le touriste d’un jour ou le citadin qui se ressource, le temps de quelques instants privilégiés. Derrière ce tableau idyllique se cache une réalité économique et des conditions de production difficiles, qui font des armaillis et de leurs familles des exemples d’engagement, de courage, de volonté. Ils méritent la reconnaissance de tous, commerçants, affineurs, distributeurs, consommateurs, un monde uni derrière des valeurs authentiques et naturelles», dit René Kolly, président de la Coopérative fribourgeoise des producteurs de fromage d’alpage. Pour son vingtième anniversaire, la coopérative vise à étendre la notoriété de ses produits, particulièrement en Suisse allemande où il existe un potentiel de marché à développer.


André Rémy est le Président du comité d’organisation et Président d’honneur de la coopérative.

Pamela Chiuppi

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