Griller ou être grillé ?

Le temps des grillades a repris ses droits, avec la belle saison. Une période pleine de périls, à en croire la SUVA qui, chaque année, recense un millier d’accidents, en raison d’imprudences dans l’utilisation des barbecues. Les accidents de grillades coûtent 3 millions par an aux assureurs et sont d’abord le fait d’hommes, seuls 24 % des personnes accidentées étant des femmes. Normal ! À en croire bon nombre de sociologues, le mâle moderne a hérité de ses ancêtres préhistoriques la noble prérogative d’allumer et d’entretenir le feu domestique et d’y cuire la viande, produit de sa chasse. La traque du gibier, activité périlleuse aux temps des cavernes, ayant été remplacée par une inoffensive déambulation entre les rayons des supermarchés ou chez le boucher du coin, le danger réside désormais dans l’usage maladroit des bouteilles de gaz ou l’utilisation imprudente d’un allume-feu liquide pour le charbon de bois. Au risque, jadis, de se faire encorner par un auroch ou piétiner par un mammouth laineux, par excès de témérité, a succédé, de nos jours, celui de se brûler les mains, le torse, le visage et les cheveux, par balourdise ou étourderie. On se félicite du progrès et, avec la SUVA, appelons à la prudence !

G P