Fondée en 1934, il y a plus de 80 ans, la monnaie complémentaire Wir contribue à l’essor de l’économie suisse avec environ 45 000 PME adhérentes et 60 000 clients acteurs du réseau.
Avec l’abandon du taux plancher face à l’euro par la Banque nationale suisse (BNS) au début de l’année et l’introduction de taux négatifs sur le franc, l’économie du pays a été ébranlée. La solidarité entre PME a alors pris tout son sens, notamment avec l’aide de la monnaie complémentaire Wir. Un système unique au monde, tant par sa taille que par son ancienneté, qui soutient l’économie domestique.
Depuis 81 ans, la monnaie Wir, abrégée CHW, fait partie de l’histoire économique du pays en tant que seconde monnaie nationale suisse et à fin juin de cette année, la masse monétaire Wir s’élevait à plus de 778 millions de CHW. Selon Germann Wiggli, président du directoire de la banque, les conditions sont maintenant propices aux relations d’affaires entre les adhérents du système.
Le maître mot: solidarité
Particulièrement en ces périodes difficiles, l’utilisation de la monnaie Wir est très intéressante d’autant qu’avec ses décisions, la BNS risque de déstabiliser le système financier selon Germann Wiggli qui ajoute: «Notre économie se fait dépouiller, plus particulièrement les exportateurs, leurs fournisseurs ou encore le secteur du tourisme qui enregistre des chiffres en baisse, voire des pertes.» Avec 60 000 clients, le réseau offre par sa taille, une solidarité forte entre PME qui s’accroît au fur et à mesure que se développe le nombre d’adhérents. La longue histoire de la monnaie complémentaire et plus encore son succès commence en 1934 pour faire face à la crise économique de l’époque: il s’agit de tenter de remédier au stockage de l’argent en ne versant aucun intérêt. «Wir était déjà un cas particulier et l’est resté, nous en sommes très fiers.» relève le président du directoire.
Le principe, observé de près à l’étranger, repose sur un principe de coopérative qui ne recherche pas à tout prix l’optimisation des bénéfices mais s’appuie sur un établissement financier solide. La banque qui s’est ouverte à la clientèle privée, voici une quinzaine d’années, enregistre un succès qui dure grâce à l’afflux continu de nouveaux fonds et à une forte demande de crédit. Pour la première fois, au terme du premier semestre de cette année, la somme du bilan a franchi le seuil des cinq milliards de francs sans pour autant transiger tant sur les garanties que sur les prix.
La Banque Wir renforce sa présence en Suisse romande
D’origine suisse alémanique, la banque Wir, n’était pas très présente en Suisse romande mais la situation est en train de changer. C’est ainsi qu’un nouveau responsable de la succursale de Lausanne, Philippe Maloberti, en fonction depuis le 1er septembre, est particulièrement motivé pour renforcer l’importance de la monnaie complémentaire. Le groupe Wir Romandie qui a trouvé en la personne de Sophie Favez, sa nouvelle présidente depuis quelques mois, dispose dorénavant d’une équipe renforcée pour atteindre ses objectifs. La manifestation «vivez le réseau» qui se tiendra à Lausanne le 29 octobre prochain à l’Ecole hôtelière de Lausanne sera l’occasion idéale pour se faire une idée de ce nouvel élan.
Michel Bagard