Fruitée, juteuse, charmeuse, ou subtilement corsée… La Dôle est un cru aux multiples visages qui a grandement contribué à la notoriété des vins du Valais dans toute la Suisse. On l’apprécie en toutes circonstances : à l’apéritif, pour accompagner une assiette de charcuterie, pour sublimer une viande blanche, ou même pour donner la réplique à une viande rouge. D’aucuns n’hésitent pas à la savourer avec une raclette ou un poisson. C’est que la Dôle connaît de nombreuses déclinaisons.
Les partisans de la tradition l’élaborent principalement avec du Pinot noir et du Gamay. La jeune génération de vignerons aime l’enrichir avec d’autres cépages rouges, à l’instar de la Syrah, du Merlot et du Gamaret.
Pinot-rouge. 
Gamay.
Un peu d’histoire
La Dôle apparaît pour la première fois en Suisse en 1820 chez le célèbre botaniste franco-suisse Augustin Pyramus de Candolle. Il s’agit alors d’un cépage à part entière, originaire des environs de Dole, ville du Jura où règne le Gamay. Les premiers plants de Dôle arrivent en Valais vers 1850, dans la vigne familiale sédunoise d’un commandant militaire exilé dans le Jura. Associé au Gamay à l’origine, le nom de Dôle désigne par la suite davantage le Pinot noir, puis un mélange de Pinot noir et de Gamay. Mais lorsque ces deux cépages s’affirment en leurs noms propres, la définition de la Dôle est à nouveau ébranlée. On y met de plus en plus de Gamay.
A la fin des années 1950, la production des rouges explose, risquant de nuire à la qualité de la Dôle. C’est à cette même époque que la Dôle devient une appellation protégée, exclusivement valaisanne.
Pinot noir, Gamay et autres cépages
Mais la popularité de ce cru a chuté. Alors qu’en 2004, 95% des Suisses connaissaient la Dôle, ils n’étaient plus que 88% en 2017. Afin d’inverser cette tendance, la viticulture valaisanne a prescrit une cure de rajeunissement à la Dôle. La recette est modernisée dès le millésime 2021. Hormis le Pinot noir et le Gamay, qui représentent 38% de l’encépagement du canton en 2022, d’autres cépages tels que le Gamaret, la Syrah et le Merlot sont désormais autorisés en plus grande quantité. En s’adaptant à l’offre variétale et à la « liberté artistique », la filière viticole entend favoriser la créativité des jeunes œnologues et susciter leur intérêt pour la Dôle dans le but de plaire à la nouvelle génération d’amateurs de vin. Aujourd’hui, la Dôle AOC est un vin d’assemblage, composé d’au moins 51% de Pinot noir et de Gamay. A découvrir, ou redécouvrir sans hésitation !
M. M.