Le concept Slow Food travel débarque en Suisse

«S’offrir une place de choix sur la carte mondiale des destinations gourmandes. » Telle est l’ambition des partenaires du projet pilote « Valais, première destination Slow Food Travel en Suisse ». Pour atteindre leur cible, ils disposent d’un budget de 900 000 francs sur trois ans, financé pour près de la moitié par des subventions fédérales, via le programme d’encouragement touristique InnoTour. 

L’État partenaire
« C’est une grande opportunité qui ouvre beaucoup de possibilités pour notre canton », estime Gérald Dayer, chef du Service de l’agriculture. Avec Slow Food Suisse et Valais Wallis Promotion, l’État du Valais est l’un des partenaires de ce projet pilote qui cherche à mettre en exergue les produits du terroir. « Dès 2022, ce concept est appelé à s’étendre à d’autres régions du pays (et du monde) en vue de créer un réseau », précise Jean-Marc Imhof, chef de projet Slow Food Travel.

Dans un premier temps, la démarche s’appuiera sur le dynamisme des territoires impliqués dans un projet de développement régional (PDR). Ainsi, selon Gérald Dayer, « cela permettra de rentabiliser les investissements consentis dans ces PDR, liés aux activités agrotouristiques ». À terme, l’objectif est de « garantir des retombées en termes d’économie et d’image pour les régions concernées ».    

Programme sur trois ans
Deux premières destinations seront opérationnelles dès cet été : l’une concerne le Grand Entremont (Pays du St-Bernard et Val de Bagnes) – « où l’accueil des acteurs locaux a été très positif » – et l’autre la région de Fully. « D’autres offres touristiques seront rapidement proposées dans l’agro-espace Loèche-Rarogne (Leuk-Raron) et le Val d’Hérens, explique Jean-Marc Imhof. De plus, des régions hors PDR comme le Val d’Illiez, Anniviers et Crans-Montana ont d’ores et déjà manifesté un vif intérêt à rejoindre le projet dès que possible. » Concrètement, neuf destinations rurales vont voir le jour à terme dans le canton.

Le Chemin du pain de Sarreyer (avec visite des champs et du moulin, puis confection du pain et cuisson au four banal), les repas-fondues en calèche à Sembrancher, la confection de la traditionnelle saucisse fratze et visite d’une brasserie artisanale à Vollèges ou encore la balade dans les vignes de Fully (avec visites de producteurs et dégustations) font partie des premières propositions du Slow Food Travel en Valais. Progressivement, une cinquantaine d’offres, avec expériences du terrain, devraient être commercialisées dans le canton via différentes plateformes. D’une durée variant d’un week-end à une semaine, tous ces modules seront combinables. « Ils s’intègrent à chaque fois dans un concept forfaitaire comprenant repas et logement », précise le chef de projet. Le Valais a trois ans pour assurer la pérennité de cette démarche.

Après l’Autriche
Pour rappel, Slow Food est une association à but non lucratif fondée en 1986 par le journaliste et critique gastronomique italien Carlo Petrini, en réponse au développement de la culture fast-food. Forte de 100 000 membres répartis dans 160 pays, elle cherche à « intéresser à nouveau le public à l’origine de sa nourriture et à son goût, en mettant en valeur les produits d’une agriculture durable et le travail des petits producteurs ».

Après l’Autriche (Carinthie), pionnière du concept Slow Food Travel il y a quatre ans, la Suisse se positionne parmi les premières destinations de cet ambitieux programme, avec la France, l’Italie ou le Kenya.

Francis Granget

www.slowfood.ch