Lettre ouverte

Gilles Meystre. / © DR

En réponse à la chronique de Peter Rothenbühler parue dans le Matin Dimanche du 1er février, intitulée «Cher Benoît Violier»

«Cher Peter Rothenbühler,
Votre missive adressée à Benoît Violier dimanche dernier m’a laissé bouche bée! Car d’après vous, dans le bassin lémanique, on ne dégusterait pas… «on se nourrit». Vous prétendez même qu’ici, la gastronomie n’offrirait «que du traditionnel et du juste comme il faut, avec de très rares exceptions». Quel aplomb! Chez un homme auréolé de ses titres passés qui se plait à distribuer bons et mauvais points chaque dimanche matin, il faut être naïf pour espérer doute ou nuance. Mais en l’occurrence, votre arrogance n’a d’égale que votre méconnaissance. 

Car derrière les grands noms que vous citez, il existe une foule de chefs à recommander. Certes, ils ne cherchent ni la lumière des tabloïds ni les louanges des guides… Ils se contentent chaque jour d’enchanter leurs clients, consommateurs souvent exigeants. Modestes mais créatifs, ils reçoivent des gastronomes les plus critiques les meilleurs verdicts. Résultat: le bassin lémanique présente la plus grande densité de tables étoilées de Suisse! Foi de Michelin et de Gault&Millau, dans le canton de Vaud, il y a des toques en stock.

Serait-ce parce que vous avez passé votre carrière à chasser, publier et privilégier l’image que vous vous contentez aujourd’hui de ne véhiculer que des clichés? «Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt», dit l’adage. Alors, continuez d’admirer Benoît Violier. Ce n’est que mérité. Mais acceptez aussi d’être notre invité: nous vous ferons volontiers déguster le septième ciel de la qualité et de l’originalité. Presque la lune! Demandez. Notre branche saura vous contenter.»

Gilles Meystre
Directeur de GastroVaud